La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a annoncé qu’elle travaille à mobiliser 2,5 milliards de dollars américains par an pour financer une force militaire conjointe visant à combattre le terrorisme, avec un effectif dépassant les 250 000 soldats, les ministres des Finances et les chefs d’état-major des armées des pays d’Afrique de l’Ouest se réunissent vendredi dans la capitale nigériane, Abuja, afin de finaliser les mécanismes de collecte de ce financement, selon les déclarations du président de la Commission de la CEDEAO, Omar Touray. Ces propos ont été tenus lors de l’ouverture du « Sommet des chefs d’état-major des armées des pays d’Afrique de l’Ouest », qui se tient à Abuja depuis lundi dernier, pour discuter de la menace terroriste et des mécanismes de soutien logistique et financier aux pays les plus exposés à ce danger.
Touray a souligné que cette initiative « est devenue une nécessité urgente face aux défis sécuritaires asymétriques auxquels la région est confrontée », précisant que la future force militaire « travaillera en complémentarité avec la force de réserve de l’Union africaine, dans le cadre de l’architecture de paix et de sécurité africaine ». Des sources à Abuja indiquent que cette nouvelle force antiterroriste devrait commencer ses opérations l’année prochaine, avec pour priorités le renforcement de la surveillance des frontières, la sécurisation des zones rurales et la protection des civils. Cette initiative intervient alors que la région du Sahel est considérée comme un épicentre du terrorisme mondial, ayant enregistré 51 % des décès liés au terrorisme dans le monde en 2024. Les rapports font également état d’une progression des organisations « Daech » et « Al-Qaïda » depuis le Sahel vers les pays d’Afrique de l’Ouest, notamment le Togo et le Bénin.
Bien que l’idée de créer cette force militaire remonte à plusieurs années et que son financement constitue une étape pratique importante, la formation de cette force conjointe doit encore surmonter de nombreux obstacles. De nombreux experts soulignent que la CEDEAO a souvent fait de telles promesses, « mais elle reste incapable de les concrétiser sur le terrain, d’autant plus que des avertissements avaient été lancés il y a dix ans concernant l’implantation de groupes terroristes dans plusieurs pays membres, sans que la réponse ne soit suffisamment rapide ou efficace ».
