Politique

Zambie : manifestations contre une réforme constitutionnelle controversée à neuf mois des élections

Une tension politique s’est installée en Zambie alors que l’enregistrement des électeurs doit se terminer ce samedi 29 novembre, soit environ neuf mois avant les élections présidentielles prévues en août 2026. Ce climat tendu fait suite au vif débat provoqué par le projet de loi d’amendement constitutionnel n° 7, qui vise à redécouper les circonscriptions électorales. L’opposition et les organisations de la société civile accusent ce projet de donner un avantage électoral injuste au président Hakainde Hichilema. Vendredi 28 novembre, la police a interdit une marche prévue vers le palais présidentiel à Lusaka pour protester contre ce projet de loi. Malgré cette interdiction, environ 300 personnes se sont tout de même rassemblées : citoyens ordinaires, leaders religieux, responsables d’organisations de la société civile et figures de l’opposition.

Les manifestants ont fermement rejeté l’amendement constitutionnel proposé, déclarant qu’« on ne change pas les règles du jeu une fois la partie commencée », en référence à la proximité du scrutin. Selon l’experte en gouvernance Mzzeti Mwanza, ce projet permettrait à l’administration Hichilema de redessiner les limites des circonscriptions en connaissant déjà la répartition des électeurs, ce qui constituerait, selon elle, une justification formelle pour une réforme qui masque en réalité des pratiques classiques de manipulation électorale (gerrymandering). Mzzeti Mwanza ajoute que le gouvernement présente cet amendement comme une mesure visant à accroître la représentation des femmes, des jeunes et des personnes handicapées au Parlement, alors que « l’objectif réel semble tout autre ». Elle critique également la précipitation à introduire un système de représentation proportionnelle ainsi que la tentative de réintroduire des amendements constitutionnels déjà rejetés par la population par le passé.

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Ces derniers jours, la police et le président Hichilema ont multiplié les appels aux Zambiennes et Zambians à rester chez eux, invoquant des « renseignements » selon lesquels un groupe inconnu préparerait des attaques contre des manifestants pacifiques. Cet argument a été utilisé par les autorités pour justifier l’interdiction de la marche de vendredi, ces événements surviennent alors que le président Hichilema fait face à des critiques croissantes, à l’approche d’élections qui s’annoncent comme les plus compétitives que le pays ait connues depuis de nombreuses années.

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