Le Malawi se prépare à organiser des élections législatives, présidentielles et municipales mardi, après cinq années marquées par des turbulences économiques, des catastrophes naturelles et le décès soudain du vice-président du pays. Environ 7,2 millions d’électeurs inscrits choisiront parmi 17 candidats à la présidence, éliront 229 membres du Parlement et pourvoiront 509 sièges dans les conseils municipaux. Le Parti du Congrès du Malawi (MCP) a dirigé le pays depuis son indépendance en 1964 jusqu’aux premières élections multipartites en 1994. Depuis la fin du système à parti unique, le Front démocratique uni (UDF), le Parti démocratique progressiste (DPP), le Parti du peuple et le MCP se sont succédé au pouvoir.
L’actuel président, Lazarus Chakwera (70 ans), brigue un second mandat, devançant son principal rival, Peter Mutharika, un octogénaire ayant déjà occupé le plus haut poste de ce pays d’Afrique australe, où plus de la moitié des 21 millions d’habitants ont moins de 35 ans. Parmi les 17 candidats, Chakwera et Mutharika se distinguent nettement, s’affrontant pour la quatrième fois après l’annulation des élections de 2019. La transparence et l’intégrité dominent les débats à l’approche du scrutin, en raison de l’annulation par les tribunaux des résultats des élections présidentielles de 2019 pour cause d’irrégularités graves, Lazarus Chakwera, ancien professeur de théologie et prédicateur, manquait d’expérience politique lorsqu’il a pris la tête du MCP en 2013. Bien qu’il ait échoué aux élections de 2014, il a finalement remporté la victoire en 2020 face au président en exercice, Mutharika.
Peter Mutharika (85 ans), du Parti démocratique progressiste (DPP), est un avocat et ancien professeur de droit qui a dirigé le Malawi de 2014 à 2020. Les mandats des deux hommes ont été marqués par des difficultés économiques et des accusations de corruption. Parmi les autres candidats figurent l’ancienne présidente Joyce Banda (Parti du peuple), le vice-président actuel Michael Usi (Udzu Wazaka Alipe Mulandu), et l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Malawi, Dalitso Kabambe, du Mouvement pour la transformation unie (UTM). En juin 2024, le vice-président Saulos Chilima est décédé dans un accident d’avion. Très populaire auprès des jeunes, il dirigeait le parti UTM et aurait pu être un candidat majeur.
