L’opposition sud-soudanaise accuse le gouvernement de tenter d’imposer un « contrôle autoritaire et un régime tribal unique » après que le premier vice-président Riek Machar a été accusé d’avoir orchestré des attaques de milices et suspendu de ses fonctions. Dans un communiqué, le Mouvement populaire de libération du Soudan (MPLS) a rejeté les accusations portées contre Machar et 20 autres personnes, notamment de meurtre, de trahison et de crimes contre l’humanité pour leur implication présumée dans des attaques lancées par la milice de l’Armée blanche dans le nord-est du pays en mars.
Le communiqué précise : « Ces accusations sont forgées de toutes pièces pour invalider l’accord de paix, marginaliser le mouvement et son chef Machar, et consolider le contrôle total du gouvernement», l’assignation à résidence de Machar depuis mars a suscité des inquiétudes internationales quant à une résurgence de la guerre civile dévastatrice qui a éclaté entre 2013 et 2018 entre les forces de sa tribu Nuer et les combattants Dinka fidèles à son rival, le président Salva Kiir Mayardit. Kiir et Machar étaient membres d’un gouvernement d’unité nationale dans le cadre d’un accord de paix mettant fin à la guerre civile, mais leur partenariat est resté fragile et des violences ont éclaté périodiquement entre les deux camps.
Il y a quelques jours, une alliance inattendue a été formée entre Machar et le Front du salut national (NAS), mouvement dirigé par le général Thomas Cirillo, qui rejette l’accord de paix. Cette alliance s’est traduite par une coordination militaire entre les deux camps, notamment par des attaques contre des positions de l’armée gouvernementale dans les régions occidentales et autour de la capitale, Juba, une initiative qui a suscité des inquiétudes quant à la viabilité de l’accord de paix existant.
