Politique

La police gambienne limoge l’auditeur général et installe son successeur par la force, les activistes menacent de manifestations

La police a limogé l’auditeur général de la Gambie, Momodou Sisay, après son refus de quitter son poste, dans le cadre d’un remaniement ministériel effectué par le président Adama Barrow. Sisay, qui a occupé le poste d’auditeur général pendant près de trois ans dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, affirme avoir rejeté la dernière offre de Barrow de devenir ministre du Commerce. Cependant, le président insiste sur le fait que Sisay avait initialement accepté avant de changer d’avis. Cette controverse a suscité la colère de nombreux Gambiens, certains accusant le président de chercher à remplacer Sisay par une personne qui le protégerait des allégations de corruption.

Le président a promu le directeur de l’audit interne, Cherno Amadou Sowe, au poste d’auditeur général, mais ce dernier n’a pas encore pris ses fonctions en raison de la forte réaction populaire. Lundi, des policiers en civil ont été envoyés au bureau de l’auditeur général pour arrêter Sisay et installer son successeur. Cependant, les employés de Sisay ont confronté les officiers et les ont arrêtés, dans des scènes diffusées en direct sur les comptes des médias locaux sur les réseaux sociaux. Sisay n’a été expulsé d’une conférence de presse qu’il tenait qu’après l’arrivée de forces de soutien, qui l’ont conduit au bureau de son avocat. Cette action a provoqué une réaction rapide des jeunes, qui ont exigé que le président rétablisse Sisay dans ses fonctions et ont menacé de descendre dans les rues des banlieues de la capitale, Banjul, jusqu’à ce que leurs demandes soient satisfaites.

« Tu refuses sa nomination, et maintenant tu le forces à quitter son bureau ? Le peuple gambien ne regarde-t-il pas ? » a interrogé l’activiste gambien Kemo Fatty, exprimant sa colère dans une vidéo largement partagée en ligne. Il a menacé : « Si l’auditeur général n’est pas rétabli dans ses fonctions aujourd’hui, le président Barrow quittera le palais présidentiel aujourd’hui ». La police a par la suite arrêté Fatty et un autre activiste anti-corruption, Alieu Bah, alors qu’ils se réunissaient au bureau de l’audit national pour préparer une conférence de presse.

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