Le Tchad a franchi une première étape vers la modification de sa Constitution après que le Parlement a voté en faveur de l’examen d’un projet de loi constitutionnelle incluant des réformes politiques et institutionnelles. Parmi les principales mesures figure l’extension du mandat présidentiel de 5 à 7 ans, la création du poste de vice-Premier ministre, et l’unification de la durée des mandats des institutions élues, Ali Koloutou Tchaïmi, président de l’Assemblée nationale, a déclaré aux journalistes que les amendements constitutionnels ont été approuvés par une majorité de 171 voix pour, avec une abstention et aucune voix contre.
Le gouvernement a justifié ces amendements, encore en phase de discussion, en affirmant qu’ils visent à « renforcer la stabilité institutionnelle ». Cependant, des critiques estiment qu’ils pourraient ouvrir la voie à une concentration accrue du pouvoir entre les mains du président. Les réformes incluent également l’unification de la durée des mandats des députés, des sénateurs et des conseils locaux à 6 ans, une mesure que les autorités présentent comme un moyen de promouvoir l’harmonisation entre les institutions. Sur le plan politique, le projet introduit un système de financement public des campagnes électorales, dans le but de limiter l’influence de l’argent privé et de garantir une compétition plus équitable, bien que des questions subsistent sur les mécanismes de distribution et la transparence.
Le projet prévoit également de soumettre les membres du gouvernement aux juridictions ordinaires pour les affaires de crimes et de corruption financière, répondant ainsi aux demandes croissantes de responsabilisation des élites politiques. En outre, le projet propose de renommer l’institution du « Médiateur de la République » en « Médiation de la République », une mise à jour terminologique considérée par le gouvernement comme une modernisation. Il inclut également l’instauration de congés estivaux pour le président et le Premier ministre, à l’image de ce qui se pratique dans d’autres pays. La Médiation de la République est une institution officielle visant à faciliter le dialogue entre les citoyens et l’État, en garantissant le traitement des plaintes et préoccupations liées à la mauvaise administration ou aux violations des droits.
