Des organisations internationales de défense des droits humains ont dénoncé l’annonce du retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Cour pénale internationale (CPI), qualifiant cette décision de « recul grave par rapport au principe de responsabilité » et de « menace pour des décennies de leadership africain dans la lutte contre l’impunité », l’Initiative mondiale contre l’impunité et d’autres organisations internationales de défense des droits humains ont souligné que les décisions de ces trois pays affaiblissent la CPI et le projet mondial de justice internationale, à un moment où les violences contre les civils sont en augmentation.
Cette initiative, regroupant huit organisations internationales, a appelé les États à renouveler leur engagement envers le Statut de Rome, soulignant l’escalade de la violence en Afrique et dans le monde, et affirmant que le maintien de la CPI comme dernier recours pour rendre justice est devenu une nécessité urgente. Les gouvernements du Mali, du Burkina Faso et du Niger, membres de l’Alliance des États du Sahel, ont annoncé le 22 septembre dernier leur retrait « avec effet immédiat » de la CPI. Cependant, l’article 127 du Statut de Rome stipule que le retrait n’entre en vigueur qu’un an après la notification au Secrétaire général des Nations Unies. Jusque-là, ces pays restent tenus de coopérer avec la Cour, et le retrait n’affecte pas les affaires relatives à des crimes commis avant son entrée en vigueur.
L’Alliance des États du Sahel a été formée en 2023 à la suite d’une série de coups d’État militaires dans ses pays membres, qui ont rompu leurs liens avec l’Occident et renforcé leur coopération avec la Russie. En 2016, la Gambie, l’Afrique du Sud et le Burundi avaient également annoncé leur intention de se retirer de la CPI, mais la Gambie et l’Afrique du Sud sont ensuite revenues sur leur décision. La CPI fait l’objet de critiques généralisées, notamment en Afrique, où elle est accusée de se concentrer sur des personnalités et dirigeants du continent.
