Les autorités malgaches ont instauré un couvre-feu nocturne dans la capitale, Antananarivo, à la suite de manifestations massives qui ont dégénéré en violences, en raison des coupures fréquentes d’électricité et d’eau, des centaines de manifestants, principalement des jeunes, sont descendus dans les rues de la capitale pour dénoncer les interruptions quotidiennes de courant électrique pendant de longues heures, ainsi que la crise de l’eau qui touche la ville depuis des mois. Les forces de l’ordre ont réagi en utilisant des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, qui ont érigé des barricades avec des pierres et incendié des pneus.
Certains quartiers de la capitale ont été le théâtre de pillages visant des magasins et des banques, tandis que des incendies ont été allumés dans plusieurs stations du nouveau projet de téléphérique. Selon les médias locaux, les domiciles de trois politiciens proches du président Andry Rajoelina ont également été attaqués. Le général Angelo Ravelonarivo, chef de l’autorité conjointe de sécurité, a déclaré que certaines parties avaient profité des manifestations pour détruire des biens, annonçant l’imposition d’un couvre-feu de 19h00 à 5h00 du matin « pour protéger la population et ses biens » jusqu’au rétablissement de l’ordre. Les autorités avaient interdit la manifestation au préalable, invoquant des craintes de troubles, et avaient déployé un important dispositif sécuritaire dans la capitale dès le matin.
Ces événements surviennent dans un pays confronté à des taux de pauvreté élevés, avec environ 75 % des 30 millions d’habitants de Madagascar vivant sous le seuil de pauvreté, selon les données de la Banque mondiale. De nombreux citoyens tiennent le gouvernement de Rajoelina, réélu en 2023, pour responsable de la détérioration des conditions de vie. Les manifestants ont brandi des pancartes portant des slogans tels que « L’eau et l’électricité sont des droits fondamentaux » et « Réveillez-vous, peuple de Madagascar ». Les protestations ne se sont pas limitées à la capitale, certaines provinces ayant également été le théâtre de manifestations devant les bureaux de la compagnie nationale de l’eau et de l’électricité, considérée par les manifestants comme la principale responsable de la crise.
