Politique

Le Mali négocie-t-il avec Al-Qaïda ?

Dans la capitale malienne, Bamako, ainsi que dans d’autres villes du pays, des scènes de centaines de citoyens faisant la queue devant les stations-service se sont multipliées, alors que les réserves de carburant du pays sont presque épuisées. Cette situation est due au blocus asphyxiant imposé par l’organisation Al-Qaïda, qui entrave le transport de carburant depuis les ports de la Mauritanie, du Sénégal et de la Guinée. La ville de Mopti, au centre du Mali, est devenue le symbole de cette crise. Son gouverneur, le général Daouda Dembélé, a reconnu une baisse drastique des quantités d’essence et de diesel disponibles dans les stations-service et chez les revendeurs agréés.

En conséquence, les prix ont grimpé, passant de 1,25 dollar le litre à 3,58 dollars. Dans d’autres villes comme Kayes et Sikasso, la situation n’est guère meilleure. Les habitants dénoncent des spéculations et des prix exorbitants, tandis que les chauffeurs de camions réduisent leurs trajets par crainte des embuscades armées. À Macina, par exemple, la vie s’est arrêtée, toutes les stations-service étant à sec, obligeant les conducteurs de motos à rester chez eux. Depuis début septembre, Al-Qaïda, en particulier les combattants de la « katiba Macina », a concentré ses attaques sur les camions-citernes de carburant, l’organisation a explicitement annoncé la fermeture des routes nationales reliant le Mali aux pays voisins, notamment les axes routiers : Koukia (Mauritanie) – Nioro (Mali), Dakar (Sénégal) – Kayes (Mali), Kayes – Bamako, et Bamako – Sikasso. Des vidéos diffusées par le groupe montrent des camions incendiés sur l’axe Bamako-Sikasso.

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À Bougouni, dans le sud du pays, des convois de carburant en provenance de Côte d’Ivoire ont été pris en embuscade, entraînant la destruction de plusieurs camions. Un rapport de l’Institut Timbuktu fait état d’une interruption quasi totale du commerce transfrontalier entre le Mali et le Sénégal, le Mali, pays enclavé, dépendant largement du port de Dakar pour importer une grande partie de ses besoins depuis le marché mondial. Face à cette situation, l’armée a décidé d’organiser des escortes militaires pour protéger le transport des marchandises, en particulier les camions-citernes, ce qui disperse ses efforts et épuise ses capacités. Le gouvernement a déclaré qu’il « reconnaît la gravité de la situation ».

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