Le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, a officiellement annoncé sa candidature aux élections présidentielles prévues le 28 décembre prochain, une décision qui a suscité des réactions divergentes. L’opposition a rapidement exigé la suspension du processus électoral et l’ouverture d’un dialogue politique inclusif. Âgé de 68 ans et au pouvoir depuis 2016, Touadéra a déposé son dossier de candidature jeudi au siège de l’Autorité nationale des élections à Bangui, en présence d’une foule importante de ses partisans du parti au pouvoir, le Mouvement des cœurs unis (MCU).
Après avoir soumis sa candidature, le président a déclaré : « Le peuple voulait s’assurer que ma candidature était officiellement déposée, et c’est chose faite aujourd’hui », soulignant un soutien populaire qu’il espère concrétiser dans les urnes. De son côté, le secrétaire général du MCU, Simplice Mathieu Sarandji, a estimé que cette candidature représentait « le respect d’une obligation constitutionnelle dans le cadre de l’exercice démocratique », réaffirmant l’engagement du parti dans le processus électoral. En début de semaine, Touadéra avait appelé les électeurs à participer à un « scrutin quadruple » englobant les élections présidentielles, législatives, régionales et municipales, une initiative visant à renouveler simultanément les institutions.
Face à l’annonce de la candidature de Touadéra, les forces de l’opposition centrafricaine ont exprimé leur rejet du processus électoral actuel, estimant que le climat politique ne permet pas la tenue d’élections « transparentes et inclusives ». Crépin Mboli Goumba, coordinateur du Bloc républicain pour la défense de la Constitution de mars 2016, a déclaré que l’opposition ne participerait pas au scrutin à venir sans l’ouverture d’un dialogue politique sérieux garantissant un consensus national. Dans un contexte de polémique croissante, le président de l’Autorité nationale des élections, Mathias Barthélemy Morouba, a affirmé que la période de dépôt des candidatures, qui s’étend du 2 au 11 octobre, constitue une « étape cruciale de la vie démocratique ».
Il s’est engagé à organiser des élections « justes et crédibles » malgré les critiques, Touadéra se présente pour un troisième mandat après sa réélection en 2020, s’appuyant sur des amendements constitutionnels adoptés par référendum en 2023, qui lui permettent de se représenter.
