Les États-Unis ont exigé le retrait immédiat des forces érythréennes de la région du Tigré en Éthiopie, le département d’Etat américain a déclaré qu’il y avait des « rapports crédibles » sur leur implication dans des violations des droits humains, y compris des violences sexuelles et des pillages.
Il s’agit de la première déclaration de l’administration Biden concernant la crise du Tigré. Les gouvernements érythréen et éthiopien nient la présence des forces érythréennes au Tigré.
Des milliers de personnes ont été tuées et près de deux millions de personnes, soit un tiers des Tigréens, ont quitté leurs maisons depuis le déclenchement du conflit début novembre.
Le département d’Etat américain a déclaré que le dialogue entre le gouvernement éthiopien et les Tigréens était « important » et qu’une aide humanitaire était nécessaire immédiatement en raison de « rapports crédibles » selon lesquels des centaines de milliers de personnes pourraient mourir de faim.
Il a ajouté que l’Érythrée avait apparemment lancé des attaques d’artillerie à partir de sa frontière et avait des troupes au Tigré, bien que le nombre exact ne soit pas clair.
« Les États-Unis ont clairement indiqué leur position selon laquelle toutes les forces érythréennes doivent se retirer immédiatement du Tigré, en raison d’informations fiables faisant état de pillages, de violences sexuelles, d’attaques dans des camps de réfugiés et d’autres violations des droits humains ».
Près de 100 000 Érythréens vivaient dans quatre camps au Tigré après avoir fui la persécution politique au cours de la dernière décennie.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a remporté le prix Nobel de la paix en 2019, pour rétablir les relations avec l’Érythrée après près de deux décennies de conflit frontalier entre les deux pays du Tigré, qui a fait jusqu’à 100000 morts.
Le mois dernier, Abiy Ahmed a admis que l’Érythrée avait accueilli les forces armées éthiopiennes, qui se sont retirées sur son territoire après que le Front de libération du peuple du Tigré a saisi ses bases début novembre.
