Les résultats du second tour des élections législatives tenues au Gabon samedi dernier montrent que la première Assemblée nationale du nouveau parlement sera presque entièrement composée de partisans du président Oligui Nguema. Selon les résultats annoncés, le parti de l’Union démocratique des bâtisseurs, fondé par le chef de l’État début juillet, devrait obtenir 70 % des sièges. Par ailleurs, presque tous les autres élus sont des soutiens du président. D’après les chiffres publiés par le journal officiel *L’Union* et confirmés par le ministère de l’Intérieur, l’Union démocratique des bâtisseurs pourrait décrocher au moins 102 des 145 sièges de la nouvelle Assemblée, avec 50 sièges remportés samedi, s’ajoutant aux 52 obtenus au premier tour.
Le Parti démocratique gabonais, ancien parti au pouvoir et soutien du président, arrive loin derrière en deuxième position avec 16 sièges. Les autres forces politiques se partagent les miettes : trois sièges pour le parti République de la République, dirigé par Alexandre Barro Chambrier, et deux sièges chacun pour l’Union nationale et le Parti social-démocrate gabonais. Cinq partis – l’Union pour la République (UPR), le Parti social-démocrate (PSD), le Rassemblement pour la Nouvelle République (RNR), le Bloc démocratique chrétien (BDC) et le Front démocratique socialiste (FDS) – obtiennent chacun un député, tandis que sept autres ont été élus en tant qu’indépendants. Quatre sièges restent vacants.
Cette Assemblée fait l’objet de critiques. Un responsable de l’Union nationale a déclaré être « inquiet pour l’avenir du pays », tandis que le leader de l’opposition, Alain Claude Bilie-By-Nze, raille depuis des semaines les « députés par procuration », dénonçant cette pratique, qu’il juge extrêmement offensante, utilisée pour assurer la domination des partisans du président.
