Politique

Le Cameroun organise des élections régionales dans un climat post-présidentiel tendu

Ce dimanche 30 novembre, le Cameroun tient les deuxièmes élections régionales de son histoire, seulement sept semaines après l’élection présidentielle du 12 octobre qui a vu le président Paul Biya réélu pour un huitième mandat. Ces scrutins se déroulent dans un climat politique particulièrement chargé, le pouvoir cherchant à démontrer que la situation est sous contrôle, tandis que l’opposition exprime une contestation croissante. Il s’agit d’élections **indirectes** : les citoyens ordinaires ne votent pas. Seuls les conseillers municipaux et les chefs traditionnels participent au vote, chargés d’élire les organes dirigeants des dix régions du pays pour un mandat de cinq ans.

La première édition de ces élections régionales avait eu lieu en 2020. Le scrutin actuel, initialement prévu plus tôt, avait été reporté à cette année, une décision qui avait suscité de vives critiques de l’opposition. Selon une source proche du gouvernement, la tenue de ces élections à la date prévue constitue une preuve qu’il n’existe **pas de crise post-électorale**, malgré la reconnaissance de quelques « troubles » au cours des dernières semaines. Cette source insiste sur le fait que l’organisation du vote démontre que le pays est « stable » et que la situation est « sous contrôle », et que le processus de décentralisation suit son cours comme prévu. De son côté, un responsable du parti au pouvoir, le **Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC)**, reconnaît que ces élections régionales représentent une opportunité de rééquilibrage pour le parti après la période difficile qui a suivi la présidentielle, malgré la prestation de serment de Paul Biya pour un nouveau mandat.

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Il souligne que le corps électoral est figé (ce sont les mêmes conseillers municipaux élus en 2020 qui votent), un point fermement contesté par l’opposition qui dénonce un manque de transparence dans le report et dans la procédure elle-même. Le RDPC, qui contrôle déjà neuf des dix régions, vise une victoire écrasante afin de consolider sa domination administrative et politique. L’analyste politique Stéphane Akoa estime que l’attention se portera surtout sur le comportement des chefs traditionnels, et notamment sur d’éventuels signes de mécontentement à l’égard du pouvoir.

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