Les États-Unis, l’Allemagne, l’Italie et l’Australie ont appelé leurs ressortissants à quitter le Mali, dans un contexte de détérioration de la situation sécuritaire et d’aggravation de la crise de carburant qui paralyse la capitale Bamako depuis plusieurs semaines. L’ambassade de Russie a démenti les rumeurs selon lesquelles elle aurait pris une décision similaire, qualifiant ces informations de « fausses nouvelles », le groupe « Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin » (JNIM), affilié à Al-Qaïda, continue de cibler les convois de carburant à destination de Bamako, provoquant une paralysie quasi totale des transports.
La plupart des véhicules sont à l’arrêt, tandis que les autorités ont mis en service une trentaine de bus « solidaires » pour atténuer la crise, selon la télévision d’État malienne. La capitale connaît de longues files d’attente devant les stations-service, avec une flambée des prix sur le marché noir. Les coupures d’électricité se répètent, les écoles restent fermées et l’activité économique progresse à un rythme très lent depuis l’imposition, début septembre, d’un blocus sur la capitale par le groupe armé. Au milieu de ces développements, des allégations ont circulé sur la plateforme « X » attribuées à un compte au nom de « Nikolaï Piotr Melnikov », se présentant comme analyste politique et journaliste d’investigation russe, affirmant que Moscou avait recommandé à ses ressortissants de quitter le Mali.
Le compte a publié une image prétendument d’une dépêche urgente attribuée à l’agence « Sputnik » et au journal « Le Figaro », prétendant que l’ambassade russe avait ordonné l’évacuation. Mais il s’est rapidement avéré que l’information était fausse : aucune trace de cette nouvelle n’a été trouvée sur le site de « Sputnik ». L’ambassade de Russie à Bamako a formellement démenti ces rumeurs le soir du 29 octobre, les qualifiant d’« informations mensongères ». Alors que Moscou nie avoir donné de telles instructions à ses citoyens, les avertissements occidentaux se multiplient. Washington a appelé mardi ses ressortissants à « quitter immédiatement » le pays par des vols commerciaux, suivi dans les heures suivantes par Berlin, Rome et Canberra.