Le président ougandais Yoweri Museveni a mis en garde les pays d’Afrique de l’Est contre ce qu’il a qualifié de « sort de la Libye » et a appelé à la création d’un système « fédéral » garantissant une intégration militaire des États de la région pour éviter toute intervention militaire étrangère similaire à celle survenue en Libye en 2011. Le président ougandais s’exprimait lors d’une émission radio diffusée depuis le palais présidentiel de Mayuge, en Ouganda. Il a déclaré : « Quand la Libye a été attaquée, nous sommes restés là à regarder ». Il a insisté sur le fait que, pour éviter que cela ne se reproduise, les pays d’Afrique de l’Est doivent fusionner leurs forces au sein d’une alliance militaire incluant le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda, la Somalie, le Rwanda, le Burundi, le Soudan du Sud et la République démocratique du Congo. Selon Museveni, cette union constituerait « une force militaire puissante et très influente » capable de prévenir les ingérences étrangères.
Ces déclarations s’inscrivent dans le contexte d’une lutte acharnée pour l’influence dans l’océan Indien, liée notamment au désir des pays enclavés d’Afrique de l’Est d’accéder aux ports maritimes, en particulier l’Ouganda. Le président ougandais avait suscité la polémique la semaine dernière en affirmant qu’il avait « un droit de propriété sur l’océan Indien » et en agitant, le 8 novembre, la menace d’une « guerre éventuelle » avec le Kenya pour obtenir un accès aux ports de l’océan Indien. Cependant, le président ougandais a publié un communiqué dans lequel il a affirmé que ses propos « n’étaient pas hostiles envers le Kenya ». Il a expliqué qu’il souhaitait souligner l’importance d’une « intégration politique et militaire à long terme » pour faire face à la faiblesse commune, et a proposé la création d’une alliance fédérale en Afrique de l’Est.
Il a ajouté que cette union réduirait la charge pesant sur les pays côtiers comme le Kenya. Ces clarifications visaient à apaiser la controverse provoquée au Kenya par ses déclarations initiales. Le 19 novembre, le ministre kenyan des Affaires étrangères, Musalia Mudavadi, a rencontré le président Museveni pour discuter de la coopération régionale.