La crise climatique constitue une menace majeure pour la lutte contre le paludisme en Afrique, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avec des preuves suggérant que les événements météorologiques extrêmes et la hausse des températures ont déjà entraîné une augmentation des cas, les moustiques, porteurs de la maladie, prospèrent dans des conditions chaudes et humides, qui augmentent avec le réchauffement climatique.
« Le changement climatique présente un risque important pour les progrès contre le paludisme, en particulier dans les régions vulnérables », a déclaré le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Des ripostes durables et résilientes au paludisme sont plus que jamais nécessaires, associées à des actions urgentes pour ralentir le rythme du réchauffement climatique et réduire ses effets», bien que les données sur l’impact à long terme de la crise climatique soient rares, le rapport mondial sur le paludisme de l’OMS, publié jeudi, indique que la hausse des températures a contribué à la transmission du paludisme dans les régions d’altitude africaines qui étaient auparavant indemnes de la maladie. C’est la première fois que le rapport annuel consacre un chapitre entier à la crise climatique et à ses liens avec le paludisme, il indique que le Pakistan a vu le nombre de cas quintupler après les graves inondations de l’année dernière – passant de 500 000 cas signalés en 2021 à 2,6 millions en 2022. L’eau stagnante est devenue un terrain idéal pour la reproduction des moustiques.
Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a déclaré : « Je placerais le changement climatique en tête de liste comme ce qui change la donne sur le paludisme d’une manière que nous pouvons voir se produire, mais nous ne le faisons pas. Je ne connais pas pleinement l’ampleur et la façon dont cela va se dérouler, Sands a ajouté que d’autres facteurs liés à la crise climatique – notamment les déplacements, la destruction des services de santé et l’augmentation des niveaux d’insécurité alimentaire et de malnutrition – menaçaient les progrès visant à mettre fin à la maladie.