Société

Violence sexuelle au Soudan : un danger constant pour les citoyens dans le contexte de la guerre

L’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) a averti, mercredi, que la violence sexuelle constitue un « danger quasi permanent » pour les femmes et les filles dans la région du Darfour, à l’ouest du Soudan, appelant à des mesures urgentes pour y faire face. Depuis le début de la guerre en avril 2023 entre l’armée soudanaise dirigée par Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide (RSF) commandées par Mohamed Hamdan Daglo (Hemedti), des cas de violence sexuelle « atroces et brutaux » ont été enregistrés, selon Claire San Filippo, coordinatrice des urgences de l’organisation.

MSF a rapporté avoir traité 659 survivantes de violences sexuelles dans l’État du Darfour du Sud entre janvier 2024 et mars 2025, dont 86 % ont été victimes de viol. Un tiers de ces survivantes avaient moins de 18 ans, certaines n’ayant que cinq ans. San Filippo a déclaré : « Les femmes et les filles ne se sentent en sécurité nulle part », précisant qu’elles sont attaquées chez elles, en fuyant les zones de combat, en cherchant de la nourriture ou du bois, ou encore en travaillant dans les champs. Les hommes et les garçons sont également victimes de violences sexuelles, bien que dans une moindre mesure, les femmes et les filles représentant 94 % des survivants, selon MSF. Dans un hôpital de la région de Tawila, située à 60 kilomètres à l’ouest d’El-Fasher, la capitale assiégée de l’État du Darfour du Nord, 48 survivantes ont été soignées entre janvier et début mai, la plupart ayant fui une attaque des RSF sur le camp de déplacés de Zamzam. Cette attaque a tué au moins 200 civils et forcé plus de 400 000 personnes à fuir.

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À l’est du Tchad, où plus de 800 000 Soudanais ont trouvé refuge, MSF a traité 44 survivants depuis janvier, dont la moitié étaient des enfants. Une jeune fille de 17 ans a raconté avoir été victime d’un viol collectif par des membres des RSF, déclarant : « Je voulais perdre la mémoire après cela ». Ruth Kaufman, responsable des urgences médicales chez MSF, a souligné que l’accès aux soins de santé reste « insuffisant », ajoutant : « Comme pour tous les services humanitaires et médicaux au Soudan, ce soutien doit être renforcé de toute urgence ».

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