La Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a tiré la sonnette d’alarme face à l’aggravation de la crise humanitaire dans l’est du Tchad, où le nombre de réfugiés soudanais a plus que triplé en raison du conflit sanglant dans leur pays. Le HCR a souligné que sans une augmentation significative du financement, « les aides vitales ne pourront être fournies à l’échelle et à la vitesse nécessaires ». Selon le HCR, quatre millions de personnes ont fui le Soudan vers les pays voisins depuis le début de la guerre, marquant « un tournant catastrophique dans la plus grande crise de déplacement au monde », l’agence a averti que si le conflit persiste, des milliers d’autres continueront de fuir, menaçant la stabilité régionale et mondiale.
Depuis le début de la guerre au Soudan en avril 2023, plus de 844 000 réfugiés soudanais ont traversé la frontière vers le Tchad, qui accueillait déjà environ 409 000 Soudanais ayant fui les vagues précédentes de conflits au Darfour depuis 2003. Lors d’un point presse à Genève depuis la frontière tchado-soudanaise, le coordinateur du HCR au Tchad, Dousso Patrice Ahouansou, a déclaré que cette situation exerce une pression énorme sur la capacité du Tchad à répondre. Le nombre de réfugiés a considérablement augmenté depuis l’intensification des attaques contre les civils dans le nord du Darfour fin avril, notamment dans les camps de déplacés de Zamzam et d’Abou Shouk, ainsi qu’à El Fasher. Près de 69 000 personnes sont arrivées au Tchad en un peu plus d’un mois, avec une moyenne de 1 400 personnes traversant la frontière quotidiennement ces derniers jours.
Ahouansou a indiqué que ces civils « fuient dans la terreur, beaucoup sous les tirs, naviguant à travers des points de contrôle armés, l’extorsion et les restrictions strictes imposées par les groupes armés », environ 72 % des réfugiés récemment rencontrés par le HCR ont signalé avoir subi de graves violations des droits humains, y compris des violences physiques et sexuelles, des détentions arbitraires et des recrutements forcés.
