La France a restitué à Madagascar trois crânes humains datant de l’ère coloniale, conservés dans un musée parisien, 128 ans après leur transfert en France. Parmi eux figure un crâne supposé être celui d’un roi malgache tué par les forces françaises. Le crâne, présumé être celui du roi Toera, ainsi que deux autres crânes appartenant à l’ethnie Sakalava, ont été officiellement remis lors d’une cérémonie organisée au ministère de la Culture français. La France s’efforce de confronter son passé colonial en restituant des artefacts et des restes humains de ses musées à leurs pays d’origine. Cette restitution est la première réalisée en vertu d’une loi adoptée en 2023, qui facilite le retour des restes humains des collections publiques françaises.
La ministre française de la Culture, Rachida Dati, a qualifié la restitution des crânes, conservés au Musée d’Histoire naturelle de Paris, d’« événement historique » entre la France et Madagascar. Elle a ajouté : « Cette cérémonie symbolise également l’achèvement d’un processus historique, scientifique et mémoriel entre nos deux pays. » Sa homologue malgache, Volamiranty Dona Mara, a salué le retour des crânes, le décrivant comme « un moment décisif pour la communauté Sakalava et la nation », soulignant leur importance culturelle et émotionnelle majeure. Mara a déclaré : « Ce ne sont pas des objets de collection pour amateurs ; ils représentent le lien invisible et indélébile qui relie notre présent à notre passé. » Elle a ajouté : « Leur absence, pendant plus d’un siècle, 128 ans, a été une blessure profonde dans le cœur des habitants de la Grande Île, en particulier de la communauté Sakalava de Menabe ».
Mara a également précisé que le gouvernement malgache prévoit d’honorer les restes lors d’une cérémonie coïncidant avec l’anniversaire de l’exécution du roi Toera à la fin août 1897 à Ambiky, pendant la colonisation française de l’île de l’océan Indien.
