Un sondage interne réalisé par l’opposition en Afrique du Sud a révélé une chute significative de la popularité du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), au profit de son partenaire au sein du gouvernement d’unité nationale, l’Alliance démocratique (DA). Ces résultats reflètent une montée des tensions au sein de la coalition au pouvoir et soulèvent des questions sur l’avenir de l’alliance politique dans le pays. Selon le site *Africa Report*, un sondage téléphonique mené par l’Alliance démocratique le 14 août dernier, auprès de 1 820 électeurs inscrits, indique que le DA obtiendrait 28 % des voix si des élections avaient lieu aujourd’hui, contre 29 % pour l’ANC. Cela représente une baisse d’environ 11 points de pourcentage pour le parti au pouvoir par rapport aux élections de mai 2024, tandis que le soutien à l’Alliance démocratique a augmenté de 6 points.
Le sondage révèle également que l’ANC ne contrôle plus directement qu’une seule des neuf grandes municipalités du pays, à savoir la ville de Buffalo, dans l’est du pays. À Johannesburg, par exemple, la popularité de l’ANC est tombée à 23 %, tandis que le soutien à l’Alliance démocratique a grimpé à 40 %, alimentant les spéculations sur une possible candidature de Helen Zille, présidente du conseil fédéral du DA, au poste de maire lors des prochaines élections locales. Malgré ces progrès, l’Alliance démocratique fait face à des défis au sein du gouvernement d’unité nationale, qu’elle a rejoint après les élections. Les différends avec l’ANC se sont intensifiés, notamment sur des dossiers sensibles tels que la politique étrangère et le limogeage de ministres de l’opposition sans concertation préalable.
Le licenciement du vice-ministre du Commerce et de l’Industrie, Andrew Whitfield, a suscité la colère de la direction du DA. De plus, le président Ramaphosa a limogé la ministre de l’Éducation, Angie Motshekga, après une controverse sur ses performances. Dans un autre registre, le président Ramaphosa a modifié la loi sur le financement des partis politiques, doublant le plafond des dons annuels de 15 millions de rands (790 000 dollars) à 30 millions de rands (1,58 million de dollars). Cette décision a suscité des critiques de la part d’organisations de la société civile, qui y voient une menace pour la transparence et un affaiblissement du contrôle public.
