Société

La nouvelle revendication du Ghana sur le Kente peut-elle changer la façon dont les marques de mode utilisent les motifs africains ?

Le Ghana franchit une étape audacieuse en prenant une mesure sans précédent pour protéger le « Kente », son tissu tissé à la main vieux de plusieurs siècles, en établissant des droits de propriété intellectuelle plus solides et un statut d’indication géographique (IG). Cette décision a suscité un débat dans l’industrie mondiale de la mode, où les motifs africains inspirent depuis longtemps les grands créateurs, mais souvent sans reconnaissance ni bénéfice pour les sources d’origine. La question est alors : « La reconnaissance légale du patrimoine culturel du Ghana peut-elle remodeler la manière dont les marques de mode mondiales utilisent les designs traditionnels africains » ?

Depuis des générations, le Kente, caractérisé par des motifs géométriques audacieux et des couleurs symboliques, est bien plus qu’un simple tissu. Il est porté lors d’occasions de dignité, d’autorité et de célébration. En décembre 2024, le tissu Kente a été inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Cette nouvelle revendication fera du Kente un symbole national protégé, garantissant que toute utilisation commerciale à l’étranger reconnaisse son origine culturelle et, potentiellement, verse des redevances aux tisserands locaux du Ghana. « Si cela réussit, le Kente pourrait devenir le premier textile africain à obtenir une protection internationale large dans le cadre des cadres de propriété culturelle de l’OMPI et de l’OMC, plaçant le Ghana à l’avant-garde d’un mouvement mondial croissant pour décoloniser le design », selon le ministère ghanéen du tourisme.

Les marques de luxe et de fast-fashion ont fréquemment intégré l’esthétique africaine, du Kente à l’Ankara en passant par les perles massaï, sans accords formels ni compensation pour les communautés qui les ont créées. La nouvelle initiative du Ghana remet en question cette pratique. Cela soulèvera probablement la question de l’approvisionnement éthique dans les jours à venir. Les effets en cascade pourraient également atteindre les capitales majeures de la mode comme Paris, Milan et New York, où des collections inspirées de l’Afrique apparaissent parfois sur les podiums.

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