Un nouveau rapport révèle que l’immense majorité des enfants au Zimbabwe, soit un sur dix, terminent l’école primaire sans avoir acquis les compétences de base, en tête desquelles la lecture ou la réalisation d’opérations arithmétiques simples. Le rapport, lancé aujourd’hui jeudi au Ghana par l’Union africaine, l’UNESCO et le Centre africain pour le leadership scolaire, précise que « seul un enfant zimbabwéen sur six ayant terminé l’école primaire est capable de lire ou d’effectuer des calculs simples à un niveau de compétence acceptable ». Le rapport pointe plusieurs lacunes structurelles, parmi lesquelles « l’absence d’une politique claire concernant les manuels scolaires pour l’enseignement primaire », l’État ne fournissant pas de guides pédagogiques en mathématiques et en lecture pour aider les enseignants à mettre en œuvre les programmes et à atteindre les objectifs d’apprentissage.
Il indique également que 78 % des directeurs d’écoles affirment que les tâches administratives et financières prennent le pas sur les missions d’enseignement et d’apprentissage au sein des établissements éducatifs. Malgré ces défis majeurs, le rapport salue le programme de nutrition scolaire au Zimbabwe, qu’il qualifie de l’un des plus solides du continent africain. Entièrement financé par le gouvernement, ce programme bénéficie à deux tiers des élèves du primaire. Tout en louant le rôle de ce programme dans l’amélioration des taux de présence et de concentration des élèves issus de communautés souffrant d’insécurité alimentaire, le rapport insiste sur le fait que « aller à l’école sans apprendre est une trahison de l’espoir », estimant qu’« il ne suffit pas d’ouvrir les portes des écoles, il faut que les enfants en sortent instruits et préparés à la vie ».
À l’échelle du continent, le rapport souligne qu’un enfant africain sur dix seulement quitte l’école primaire capable de lire ou d’effectuer des opérations arithmétiques de base. Il insiste sur le fait que la crise s’aggrave en raison des taux élevés d’abandon scolaire, 22 % des enfants les plus pauvres n’achevant pas l’enseignement primaire, tandis que les chances d’acquérir une littératie et une numératie fonctionnelles restent très faibles même parmi les 78 % qui parviennent à terminer cette étape.