L’ancien président béninois Boni Yayi a brisé son silence le soir du 28 octobre, dans une vidéo publiée par le parti « Les Démocrates » sur les réseaux sociaux, suite à la décision de la Cour constitutionnelle rejetant la candidature de Reckya Madougou pour les élections présidentielles de 2026. Yayi a déclaré que le pays connaît « une politique systématique d’exclusion de l’opposition », mettant en garde contre ce qu’il a qualifié de « plan de déstabilisation visant son parti », et accusant le gouvernement de tenter de rallier des députés et des hauts responsables de son parti. Il a ajouté : « Depuis 2016, l’opposition est exclue de toutes les élections, à l’exception de celles de 2023 », estimant que ces pratiques « affaiblissent le système démocratique et contredisent les lois de la République ».
L’ancien président a indiqué avoir rencontré son homologue actuel, Patrice Talon, le 24 octobre, et être ressorti avec l’impression que « Talon abandonne progressivement son objectif de faire du Bénin un État démocratique régi par le droit », affirmant que « le président ne veut plus d’opposition ». Yayi a conclu sa déclaration en accusant la majorité au pouvoir d’« exploiter des personnalités de son parti pour soutenir le gouvernement dans le but d’éliminer l’opposition », tandis que le porte-parole du gouvernement, Wilfried Houngbédji, a qualifié les déclarations de Yayi de « pitoyables », affirmant que l’ancien président « refuse d’assumer la responsabilité de la crise qui secoue son parti », et appelant au dialogue pour résoudre ce que Yayi a appelé « la crise politique, démocratique et électorale ».
Par ailleurs, l’avocat et ancien candidat à la présidence au Bénin, Renaud Agbodjo, a annoncé son retrait temporaire de la vie politique, après la décision de la Cour constitutionnelle invalidant sa candidature aux élections prévues en avril 2026, une démarche qui reflète la profondeur de la crise que traverse le parti d’opposition « Les Démocrates ». Dans une déclaration filmée diffusée par la troisième chaîne béninoise, Agbodjo a déclaré accepter le verdict « en toute liberté et responsabilité », le qualifiant de « regrettable et préjudiciable ».
