Une nouvelle étude suggère que le réchauffement climatique transforme les plastiques en polluants plus mobiles, plus répandus et plus dangereux. En se fragmentant, les plastiques parcourent de plus grandes distances et les dommages qu’ils causent sont amplifiés une fois arrivés dans l’environnement. Des chercheurs de l’Imperial College de Londres alertent sur le risque de dommages environnementaux irréversibles si l’on ne prend pas rapidement des mesures pour freiner le flux de plastiques dans l’environnement.
« La pollution plastique et le changement climatique constituent une crise commune qui s’aggrave mutuellement », explique Frank Kelly, principal auteur de l’étude. « Ils ont des origines et des solutions communes, et nous avons besoin de toute urgence d’une approche internationale coordonnée pour empêcher l’accumulation de plastiques en fin de vie dans l’environnement». Tous les types de plastique contribuent au changement climatique, mais l’étude montre comment les facteurs de stress climatiques amplifient les effets des plastiques. La hausse des températures, de l’humidité et du rayonnement ultraviolet accélère la décomposition des matériaux plus gros en microparticules et nanoparticules de plastique.
Parallèlement, les tempêtes et les inondations violentes fragmentent les débris en particules plus petites et les projettent à travers les bassins versants et les littoraux, jusqu’à atteindre les profondeurs des mers et des océans. Depuis 1950, la production mondiale de plastique a été multipliée par 200, dépassant aujourd’hui 450 millions de tonnes par an, dont seulement 9 % sont recyclées. Le problème devrait s’aggraver avec l’expansion de l’industrialisation et l’intensification des pressions climatiques, les conséquences se propageant à l’ensemble des écosystèmes.
En eau douce comme en eau salée, les microplastiques peuvent perturber les cycles des nutriments et les réseaux trophiques. Sur terre, ils dégradent la structure du sol et réduisent les rendements agricoles. Ils affectent également la nutrition, la reproduction et le comportement d’une grande variété d’organismes, ainsi que la santé humaine. Les particules de plastique agissent aussi comme des « chevaux de Troie », captant et transportant d’autres polluants, tels que les métaux lourds et les pesticides, tandis que leurs propres additifs, comme les retardateurs de flamme et les plastifiants, se répandent dans l’environnement. Environ 99 % des plastiques sont fabriqués à partir de combustibles fossiles.