Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies a déclaré vendredi qu’il réduira, à partir du mois prochain, les rations alimentaires fournies aux communautés soudanaises confrontées à la famine, en raison d’un manque de financement. Le directeur de la division de la préparation et de la réponse aux urgences du Programme a déclaré aux journalistes à Genève, via une connexion vidéo depuis Rome : « Nous serons obligés, à partir de janvier, de réduire les rations alimentaires de 70 % pour les communautés confrontées à la famine, et de 50 % pour les communautés exposées au risque de famine ». Il a ajouté que « d’ici avril prochain, nous atteindrons une phase extrêmement critique en ce qui concerne le financement ».
Smith a poursuivi en disant : « Des familles souffrent de la famine depuis des mois, ont subi des atrocités collectives et vivent désormais dans des endroits surpeuplés, ne recevant qu’un soutien extrêmement limité », soulignant le manque de services de santé disponibles et le fait que les déplacés vivent dans des abris fragiles faits de paille. Des régions de la province du Darfour sont confrontées à la famine et à la malnutrition, et la faim devrait s’aggraver à partir de février 2026 avec l’épuisement des stocks alimentaires et la poursuite des combats. Ce qui complique encore ces défis majeurs est l’écart énorme entre les besoins humanitaires et les ressources disponibles. Selon la dernière classification intégrée des phases de la sécurité alimentaire, 21,2 millions de personnes, soit 45 % de la population au Soudan, font face à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë, d’après le Programme alimentaire mondial.
La guerre qui a éclaté en 2023 entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide a provoqué ce que l’ONU a décrit comme l’une des pires crises humanitaires au monde. L’ONU estime que plus de 100 000 personnes ont fui Al-Facher depuis que les « Forces de soutien rapide » en ont pris le contrôle fin octobre dernier, et environ 15 000 d’entre elles sont arrivées à Tawila, une petite ville voisine sous contrôle de forces neutres.