Des milliers d’élèves du secondaire dans l’est du Congo, sous contrôle rebelle, ont passé cette semaine les examens d’entrée à l’université, dans une opération logistique complexe nécessitant une rare coopération entre le gouvernement et les rebelles du mouvement M23, les examens, condition nationale pour accéder à l’université, ont débuté lundi et se prolongeront jusqu’à la mi-juin. Leur organisation dans l’est de la République démocratique du Congo, où le M23 contrôle de vastes territoires, a requis le transport des documents et matériels depuis la capitale Kinshasa vers les villes et localités sous contrôle du mouvement.
Jean Marie Muaysi, responsable de l’éducation dans la province du Sud-Kivu, largement contrôlée par le M23, a déclaré : « Grâce aux efforts conjoints de nos équipes et de nos partenaires, les services ont été fournis à l’ensemble des 111 centres que nous couvrons ». Le gouvernement congolais, dirigé par le président Félix Tshisekedi, a exempté les étudiants des provinces du Nord et du Sud-Kivu des frais d’examen habituels, dépassant 40 dollars, en raison de l’insécurité persistante. Malgré leur objectif déclaré de renverser le gouvernement de Tshisekedi, le chef du M23, Bertrand Bisimwa, a affirmé que le groupe reconnaissait la responsabilité de Kinshasa pour les examens nationaux. « L’éducation de nos enfants n’est pas politique », a-t-il déclaré, soulignant la protection des intérêts des enfants.
Exauce Kateti, une étudiante ayant passé les examens à Bukavu, capitale du Sud-Kivu tombée aux mains du M23 en février, a remarqué la présence d’officiers en civil du M23 assurant la sécurité à l’extérieur de l’école. Muaysi a rapporté qu’environ 42 000 des 44 000 étudiants inscrits dans sa région ont participé aux examens, attribuant l’absence des autres au déplacement causé par les combats. Cette coopération intervient dans le cadre des efforts continus des dirigeants africains, de Washington et de Doha pour négocier un accord de paix afin de mettre fin au conflit dans la région, dont les racines remontent au génocide rwandais. Des organisations de défense des droits humains ont accusé le M23 d’exécutions de civils, y compris des enfants, des allégations que le mouvement nie.
