Au moins trois manifestants ont été tués et d’autres blessés par des tirs lors de protestations dans la ville d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo, selon le gouverneur de la province et des témoins oculaires. Le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi Sadiki, a annoncé un bilan initial de trois morts et cinq blessés, précisant que les victimes étaient des « civils non armés ». Il a présenté ses condoléances aux familles des victimes, tout en s’abstenant de préciser qui avait ouvert le feu.
Les protestations ont éclaté après que des manifestants, parmi lesquels des activistes de la société civile et des membres de la milice « Wazalendo » alliée à l’armée, ont accusé le général Olivier Gasita, récemment transféré à Uvira, de soutenir les rebelles du mouvement « M23 », appuyés par le Rwanda, et ont exigé sa destitution. Gasita a démenti ces accusations, appelant la population à « se rassembler autour des institutions de l’État » et affirmant que « la victoire finale sera congolaise ». L’activiste Maravic Massimango a déclaré que son groupe avait organisé une marche vers l’hôtel où réside Gasita pour lui remettre un mémorandum exigeant sa démission, mais des forces ont ouvert le feu sur les manifestants, causant, selon lui, la mort de quatre personnes et blessant sept autres. De son côté, le porte-parole des « Wazalendo », Biadonia Alexis, a accusé les gardes du général d’avoir tiré, « craignant une attaque » lors de la remise du mémorandum.
Le gouverneur de la province a appelé au calme, démentant tout affrontement entre l’armée et les « Wazalendo », et avertissant qu’une division interne « servirait les intérêts du M23 et de ses alliés au Rwanda ». L’est de la RDC est le théâtre d’un conflit complexe impliquant plus de 100 groupes armés aux allégeances changeantes. Le mouvement « M23 » est l’un des principaux adversaires du gouvernement et a pris le contrôle, depuis le début de l’année, de villes stratégiques dans l’est du pays, causant, selon des organisations de défense des droits humains, la mort de milliers de civils et le déplacement de centaines de milliers de personnes.
