Le ministère sud-africain de l’Intérieur a annoncé que les autorités de l’immigration ont effectué, avant-hier mardi, une perquisition dans un centre américain chargé du traitement des demandes d’asile à Johannesburg. L’opération a conduit à l’arrestation de 7 Kényans travaillant illégalement et à l’émission d’ordres d’expulsion à leur encontre, une mesure qualifiée d’« inacceptable » par Washington, le centre visé traite les demandes d’asile déposées par des citoyens blancs sud-africains, à qui le président américain Donald Trump a accordé une priorité dans le programme d’asile des États-Unis.
Cette politique a suscité une vive controverse, Trump affirmant que la minorité afrikaner est victime de « persécutions » de la part du gouvernement à majorité noire, une allégation rejetée par Pretoria qui la qualifie de trompeuse. Ce dossier a contribué à accentuer les tensions entre les deux pays depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche. De son côté, le porte-parole du département d’État américain, Tommy Pigott, a déclaré que « l’ingérence dans nos opérations liées aux réfugiés est inacceptable », affirmant que les États-Unis ont demandé des explications urgentes au gouvernement sud-africain et attendent « une coopération et une responsabilité totales ».
Cette position s’inscrit dans le refus de Washington de toute intervention dans ses programmes pour réfugiés, qu’elle met en œuvre via des organisations non gouvernementales contractantes, comme l’« Église du Service Mondial » qui gère le centre « RSC Africa » responsable du traitement des demandes. L’affaire survient dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays : Washington a boycotté le sommet du G20 organisé par l’Afrique du Sud le mois dernier.
Trump a annoncé qu’il empêcherait Pretoria de participer au prochain sommet, et a pris la décision de suspendre l’aide américaine à l’Afrique du Sud, accusant ce pays de suivre des politiques « hostiles » à l’égard des États-Unis en raison de ses relations avec l’Iran et l’Autorité palestinienne. Cependant, le gouvernement sud-africain affirme que les citoyens blancs ne subissent pas de persécutions systématiques et que, par conséquent, ils ne remplissent pas les critères d’asile, tout en précisant qu’il ne les empêche pas de déposer des demandes individuelles.