Compte tenu du coût prohibitif de la fourniture d’un réseau à l’échelle du continent, l’Afrique peut-elle suivre sa propre voie avec une énergie renouvelable autonome et une production basée sur le réseau ?
Lors d’un sommet Europe-Afrique à Gaborone il y a 22 ans, j’ai proposé et fait accepter une motion allouant une partie du méga budget d’aide et de développement de l’Europe pour financer un programme massif d’énergies renouvelables en Afrique en partenariat avec des entreprises privées.
Le Partenariat Afrique-Union européenne pour l’énergie (PAEE) a suivi, mais il doit encore faire de réels progrès pour faire du continent un leader mondial des énergies renouvelables avec ses vastes ressources naturelles, tout en reconnaissant la nécessité de faire cette transition, de nombreux États africains développent simultanément des réserves de combustibles fossiles, le Kenya, par exemple, a construit le plus grand parc éolien d’Afrique près du lac Turkana et y a développé des champs pétrolifères. Le Mozambique et la Tanzanie développent d’énormes réserves de gaz offshore, le Nigeria et l’Angola traitent chacun des centaines de milliers de barils de pétrole par jour. Les entreprises européennes de combustibles fossiles exploitent les énormes réserves de l’Afrique, violant les propres engagements climatiques de l’Europe. L’Afrique du Sud, par exemple, a récemment augmenté ses exportations de charbon vers l’Europe pour remplacer le gaz russe à la suite de l’invasion barbare de l’Ukraine par le président Poutine.
Après la fin de la réunion sur le climat Cop26 de l’ONU en novembre dernier, Mary Robinson, présidente de The Elders et ancienne présidente de l’Irlande, a fait remarquer un « manquement au devoir historiquement honteux » de la part des dirigeants mondiaux. Mais au moins le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Allemagne, la France et l’UE se sont engagés à fournir 8,5 milliards de dollars à l’Afrique du Sud pour sa transition vers les énergies renouvelables d’une manière qui protège les mineurs de charbon et leurs communautés. Potentiellement un changement de jeu dans la façon dont les pays pourraient sevrer leurs économies des combustibles fossiles, tout en protégeant les emplois et les moyens de subsistance.
