Les Nations Unies ont annoncé mardi que quelque 20 000 personnes ont fui le Soudan vers le Tchad au cours des deux dernières semaines, fuyant les violences au Darfour-Ouest, exprimant leur inquiétude face au « rythme alarmant des déplacements massifs ». « Près de 20 000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants épuisés et traumatisés, sont arrivées au Tchad au cours des deux dernières semaines seulement », a déclaré Magat Ghès, représentant du HCR au Tchad, lors d’une conférence de presse régulière.
Il a souligné que « cet afflux est le résultat de l’escalade de la violence dans la région soudanaise du Darfour-Nord, en particulier à El Fasher et dans ses environs, qui a provoqué des déplacements massifs à un rythme alarmant». Depuis N’Djamena, il a évoqué les réfugiés fuyant ce qu’il a qualifié d’attaques « brutales » et « généralisées ». La plupart d’entre eux sont arrivés sans nourriture, sans argent ni papiers d’identité, et certains ont même vu leurs maisons incendiées, selon M. Ghès. Le Soudan, troisième plus grand pays d’Afrique par sa superficie, est en proie à une guerre depuis avril 2023 entre l’armée dirigée par Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide (FSR) de Mohamed Hamdan Dagalo.
Cette guerre a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé 13 millions de personnes, certaines régions étant touchées par la famine, dans un contexte de ce que les Nations Unies qualifient de « pire crise humanitaire » au monde. Ces dernières semaines, les combats se sont intensifiés pour le contrôle d’El Fasher, dernière grande ville du Darfour non contrôlée par les FSR, qui cherchent à compenser la perte de Khartoum le mois dernier. Gheiss a appelé à « la fin des attaques contre les civils au Soudan et à un passage sûr pour ceux qui fuient pour sauver leur vie ». Le Tchad, l’un des pays les plus pauvres du monde, n’est pas en mesure de fournir à lui seul une assistance aux plus de 794 000 réfugiés soudanais qui ont fui vers son territoire.
