Le chef de l’opposition Bobi Wine et son avocat ont déclaré qu’un militant de l’opposition ougandais porté disparu, que le fils du président disait détenir dans sa cave, a été traduit en justice blessé, inculpé de vol et renvoyé en prison. Eddie Mutwe, de son vrai nom Edward Sibufu, qui est également le principal garde du corps de Bobi Wine, a disparu le 27 avril après avoir été enlevé par des hommes armés près de la capitale, Kampala, selon son parti, la Plateforme de l’unité nationale (NUP), dans une série de publications sur X la semaine dernière, Muhoozi Kainerugaba, chef de l’armée ougandaise et fils du président ougandais Yoweri Museveni, a déclaré avoir capturé Mutwe « comme des sauterelles », l’avoir détenu dans sa cave et l’avoir menacé de violence. Kainerugaba est largement perçu comme étant préparé à succéder à son père de 80 ans, qui dirige l’Ouganda depuis 1986. Dans une vidéo publiée par le Daily Monitor, le plus grand journal indépendant d’Ouganda, l’avocat de Mutwe, Magellan Kazibwe, a déclaré que son client avait été traduit devant le tribunal principal de Masaka, à 140 kilomètres au sud de la capitale, Kampala, et accusé de vol simple et de vol qualifié. « Il (Mutuwe) m’a dit, ainsi qu’à mon collègue, qu’il était torturé quotidiennement… Ils lui ont administré des décharges électriques », a déclaré Kazibwe. « Il souffre énormément, n’a reçu aucun traitement et n’a consulté aucun médecin ».
Selon Reuters, Jacqueline Okwi, porte-parole du parquet, et Rusuki Kituma, porte-parole de la police, n’ont pas répondu aux appels sollicitant des commentaires. Le gouvernement n’a pas répondu aux demandes de commentaires concernant les informations selon lesquelles Kinnerugaba aurait arrêté Mutwe la semaine dernière. Une vidéo publiée sur la plateforme X par la chaîne locale NTV Uganda montrait un homme, identifié comme Eddie Mutwe, boitant et soutenu par deux hommes alors qu’il était escorté vers le tribunal. Bobi Wine, de son vrai nom Robert Kyagulanyi, a ajouté dans un message sur X qu’il avait été renvoyé en prison après avoir été inculpé. La Commission ougandaise des droits de l’homme, un organisme gouvernemental, a ordonné à Kinnerugaba de libérer Mutwe, qu’elle qualifiait de détenu illégalement.
