Un tribunal de Guinée-Conakry a condamné l’ancien gouverneur de la Banque centrale, Ibrahima Cherif Bah, à cinq ans de prison pour abus de confiance, détournement de fonds publics, corruption, blanchiment d’argent et enrichissement illicite. La peine comprenait également une amende de 5 milliards de francs guinéens (50 000 €) et une ordonnance de perquisition et de confiscation de ses biens. La Cour des infractions économiques et financières, créée après l’arrivée au pouvoir de la junte militaire en 2021, a inculpé l’ancien gouverneur de la Banque centrale pour détournement d’environ 10,5 millions de dollars.
Le procès s’est déroulé par contumace, l’ancien gouverneur étant à l’étranger depuis un certain temps en raison de la campagne d’arrestations menée par la junte visant des personnalités du régime du président déchu Alpha Condé. À la suite de ce jugement, le tribunal a émis un mandat d’arrêt contre Ibrahima Cherif Bah, opposant de premier plan au chef de la junte militaire, le général Mamady Doumbouya, depuis son arrivée au pouvoir en septembre 2021, le général Doumbouya s’est engagé dans la lutte contre la corruption et le recouvrement des avoirs volés. À cette fin, il a créé une instance judiciaire spéciale appelée « Cour des crimes économiques et financiers ».
Fin février dernier, un tribunal guinéen a condamné l’ancien Premier ministre Kassory Fofana à cinq ans de prison et à une amende de 230 000 dollars pour corruption et enrichissement illicite. L’opposition affirme que la junte militaire au pouvoir instrumentalise le système judiciaire à ses propres fins, l’utilisant contre ses opposants qui rejettent le maintien au pouvoir de l’armée et exigent le retour à un régime civil et l’organisation d’élections transparentes et équitables. Le général Mamady Doumbouya est arrivé au pouvoir après avoir renversé le président élu Alpha Condé le 5 septembre 2021. Fin 2024, Doumbouya a annoncé sa promotion au grade de général, le plus haut grade de l’armée guinéenne.
Après son arrivée au pouvoir, le chef du Conseil militaire a présenté une feuille de route pour la transition, prévoyant notamment la tenue d’élections présidentielles et législatives en décembre 2024. Il n’a cependant pas tenu ces promesses, convenues avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
