Le gouvernement sénégalais a dévoilé vendredi son plan de réformes économiques et sociales, visant à instaurer une nouvelle dynamique fondée sur la souveraineté économique, la justice sociale et la maîtrise des dépenses publiques. Ce plan, présenté par le Premier ministre Ousmane Sonko, marque une rupture avec les modèles économiques antérieurs jugés « inefficaces » et « injustes ». Il comprend plusieurs mesures, notamment une réforme fiscale visant à renforcer la justice fiscale, à revitaliser les secteurs agricole et industriel, à restructurer le secteur informel et à promouvoir l’emploi des jeunes et des femmes.
Les priorités de la réforme comprennent également la réorientation du budget national vers les services sociaux de base, notamment l’éducation, la santé et la formation professionnelle, ainsi que la suppression des dépenses jugées « inutiles ». Le plan prévoit également des mécanismes de transparence et de responsabilisation, notamment des projets de loi relatifs aux déclarations de patrimoine, à la protection des lanceurs d’alerte et à la garantie du droit d’accès à l’information publique. Lors de la présentation du plan, le Premier ministre a dénoncé « l’économie extractive, peu créatrice d’emplois et pénalisée par la mauvaise répartition des ressources publiques », appelant à un changement radical d’approche économique.
Il a également souligné la nécessité d’établir un dialogue économique permanent avec le secteur privé afin de renforcer la résilience et l’inclusivité du tissu économique national. Le Sénégal est confronté depuis plusieurs mois à d’importantes difficultés économiques, notamment un déficit budgétaire de 12,3 % et un taux d’endettement de 99,67 % du PIB, selon un récent rapport de la Cour des comptes. Le gouvernement actuel affirme avoir hérité d’un « lourd fardeau », accusant le régime précédent d’avoir dissimulé les véritables chiffres relatifs à des indicateurs clés tels que la dette publique et le déficit budgétaire.
