Le magazine *Africa Report* a révélé que de hauts responsables commerciaux kenyans se sont rendus à Washington dans le cadre d’une visite diplomatique visant à relancer les négociations commerciales avec les États-Unis, sur fond de critiques américaines croissantes concernant les relations grandissantes de Nairobi avec Pékin. Ces démarches interviennent à l’approche de l’expiration de l’Accord sur la croissance et les opportunités africaines (AGOA), qui permet aux pays africains d’exporter leurs produits vers le marché américain sans droits de douane.
Le ministre kényan de l’Investissement, du Commerce et de l’Industrie, Lee Kinyanjui, accompagné de la secrétaire permanente au Commerce, Regina Ombam, est arrivé aux États-Unis le 18 août dernier. Ils doivent rencontrer des représentants du Bureau du Représentant américain au commerce, après des réunions tenues à la Chambre de commerce américaine. Dans une déclaration officielle, Kinyanjui a affirmé que « cette visite représente une opportunité majeure pour approfondir les relations commerciales entre le Kenya et les États-Unis et ouvrir de nouvelles voies pour l’investissement », soulignant que son pays cherche à garantir l’avenir de ses exportations après l’expiration de l’AGOA, selon *Africa Report*.
La visite de la délégation kényane intervient dans un contexte d’inquiétudes américaines croissantes face au rapprochement de Nairobi avec Pékin, notamment après la visite du président William Ruto en Chine en avril dernier, au cours de laquelle il a décrit les deux pays comme des « partenaires dans la construction d’un nouvel ordre mondial », une déclaration qui a suscité des critiques dans les cercles politiques américains. Pour apaiser ces tensions, le ministère kényan des Affaires étrangères a signé un contrat de 2,1 millions de dollars avec une agence de relations publiques américaine ayant de vastes réseaux à Washington, dans le but d’améliorer l’image du Kenya et de clarifier sa position concernant ses relations avec Pékin.
Selon une source informée à Washington, citée par *Africa Report*, « la délégation kényane est venue d’abord pour clarifier ce qui se passe avec la Chine, car il y a des inquiétudes au sein de l’administration américaine ».
