Des rapports de presse ont indiqué lundi que des responsables du ministère des Finances et des dirigeants des grandes banques sud-africaines ont discuté des conséquences d’une éventuelle exclusion du pays du système de paiement international SWIFT, si le Congrès américain décidait d’imposer des sanctions à l’Afrique du Sud. L’agence Bloomberg a rapporté que des membres du Congrès américain examinent un projet de loi visant à réévaluer complètement les relations entre l’Afrique du Sud et Washington, accusant Pretoria de soutenir les adversaires des États-Unis.
Le projet de loi, proposé en avril par le député républicain de l’État du Texas, Ronny Jackson, affirme que l’Afrique du Sud a abandonné ses relations avec les États-Unis pour s’allier avec la Chine, la Russie, l’Iran et des « organisations terroristes ». Le journal *Sowetan*, basé à Johannesburg, a cité des sources anonymes indiquant que le ministre des Finances, Enoch Godongwana, a rencontré des dirigeants bancaires pour discuter de l’impact potentiel des sanctions sur le système de paiement et l’économie sud-africaine. Un représentant de Godongwana a déclaré au journal que la réunion s’était tenue vendredi dernier lors d’une réunion du conseil d’administration de l’Association des banques d’Afrique du Sud, tout en refusant de divulguer les détails.
Les relations entre Washington et Pretoria se sont détériorées depuis le retour du président américain Donald Trump à la Maison Blanche en janvier dernier. L’administration Trump a gelé l’aide américaine à l’Afrique du Sud après des allégations infondées selon lesquelles le pays aurait exproprié les terres des agriculteurs blancs, ainsi qu’en raison de l’affaire de génocide portée par Pretoria contre Israël devant la Cour internationale de justice. Les États-Unis ont également imposé des droits de douane de 30 %, les plus élevés en Afrique subsaharienne, sur de nombreux produits exportés par l’Afrique du Sud vers le marché américain. Lorsqu’en 2022, la Russie a été exclue du système SWIFT, ses banques ont perdu l’accès à un trillion de dollars de réserves gelées, ce qui a entraîné une fuite de capitaux et une contraction du PIB de 15 %. De même, l’exclusion de l’Iran depuis 2012 a provoqué une dévaluation de sa monnaie de 90 % et une chute du PIB de 40 %.
