L’Institut Tony Blair pour le Changement Global (TBI) a publié un document intitulé *L’Impératif de l’AfCFTA : De la Vision à l’Impact*, offrant aux dirigeants africains un guide pratique pour faire progresser la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (AfCFTA). Le cadre met en lumière comment cet accord commercial pourrait stimuler une transformation économique en unissant 55 pays dans un marché unique de 1,4 milliard de personnes. Le document s’appuie sur une publication précédente du TBI, *Africa First : Une Vision pour la Croissance de l’Afrique et l’Engagement des États-Unis*, qui exhortait les gouvernements à se concentrer sur des stratégies locales telles que l’AfCFTA face à l’augmentation de la dette, à l’affaiblissement de la coopération mondiale et à la réduction des flux d’aide.
Selon le rapport, les dirigeants africains doivent passer d’engagements généraux à une action coordonnée. Les domaines clés incluent la simplification de la facilitation du commerce, l’investissement dans les infrastructures numériques et physiques, et l’alignement des politiques industrielles à travers les frontières. La Banque mondiale estime que la mise en œuvre complète de l’AfCFTA pourrait augmenter les revenus régionaux de plus de 450 milliards de dollars d’ici 2035 et sortir des dizaines de millions de personnes de la pauvreté. Actuellement, le commerce intra-africain représente moins de 17 % des exportations totales. Le document du TBI identifie des obstacles persistants tels que les systèmes douaniers manuels, les bureaucraties fragiles, les déficits d’infrastructure, le financement limité et les préoccupations liées à la concurrence régionale. Pour surmonter ces défis, il détaille plus de 40 stratégies déjà élaborées par les gouvernements, qui nécessitent désormais une mise en œuvre.
Le rapport propose quatre priorités politiques : améliorer la facilitation du commerce, construire l’épine dorsale numérique de l’Afrique, coordonner les infrastructures transfrontalières et harmoniser les politiques industrielles. Ces mesures, selon l’institut, doivent être séquencées, chiffrées et liées à des échéances réalisables. Parmi les initiatives mises en avant figure l’Infrastructure Publique Numérique de l’AfCFTA pour le Commerce, conçue pour établir des systèmes interopérables soutenant un commerce transfrontalier fluide. Par ailleurs, l’investissement dans des projets de transport et d’énergie — tels que les réseaux ferroviaires, les corridors routiers harmonisés et les réseaux électriques interconnectés — est considéré comme essentiel pour développer le commerce régional.
