L’ancien président congolais Joseph Kabila a adressé des critiques acerbes au gouvernement de son successeur Félix Tshisekedi, l’accusant de « politiser la justice » et de « liquider les adversaires politiques », tout en mettant en garde contre les conséquences de ces pratiques sur l’unité et la stabilité du pays. Dans un article d’opinion publié par le magazine *Jeune Afrique*, Kabila a qualifié la situation en République démocratique du Congo (RDC) d’« inquiétante », rappelant qu’il avait proposé, il y a trois mois, un plan en 12 points pour sortir de la crise, une initiative ignorée par les autorités.
Le cœur des critiques de Kabila porte sur ce qu’il appelle un « procès fictif » intenté contre lui devant un tribunal militaire à Kinshasa, après que le Sénat a levé, en mai dernier – de manière « illégale » selon lui – l’immunité dont il bénéficie en tant qu’ancien président et sénateur à vie, les accusations portées contre lui incluent la haute trahison, les crimes de guerre, le viol, la torture et le soutien à des groupes armés. Kabila qualifie ces charges de « fabriquées » et de « motivées par des raisons politiques », visant à « faire taire l’opposition, ouvrir la voie à un pouvoir sans conteste et modifier la Constitution pour rester au pouvoir indéfiniment ». Kabila a également élargi ses critiques en dénonçant ce qu’il considère comme une « campagne de purge » au sein de l’armée et de la police, soulignant l’arrestation d’environ 60 officiers de haut rang au cours des quatre dernières années, dont d’anciens chefs d’état-major, détenus sans procès. Il a signalé des cas de décès en détention dus à la négligence médicale, avertissant que ces politiques « affaiblissent les forces armées, nuisent à leur moral et menacent la sécurité de l’État ».
Sur le plan économique, Kabila a accusé le pouvoir actuel de chercher à détourner l’attention des « dossiers de corruption, de mauvaise gestion et de népotisme », pointant du doigt ce qu’il décrit comme le « pillage » des richesses de la province minière du Katanga par des proches du président, alors que les citoyens vivent dans une « pauvreté extrême ».
