La société américaine Seaboard est l’un des principaux acteurs du secteur de la minoterie en Côte d’Ivoire à travers les « Grands Moulins d’Abidjan ». Elle redouble d’efforts localement et concurrence le blé russe au Mali et au Burkina Faso. Le 23 septembre dernier, un navire transportant 27 000 tonnes de blé américain est arrivé au port d’Abidjan, accueilli dans une ambiance festive aux Grands Moulins d’Abidjan. L’ambassadrice des États-Unis en Côte d’Ivoire, Jessica Davis Ba, était présente, tenant un récipient en verre rempli de blé cultivé aux États-Unis. Habituellement discrète, Seaboard a organisé une réception officielle pour cette cargaison, marquant le retour notable du blé américain dans la région après plus de 17 ans d’absence.
Environ 16 000 tonnes de cette cargaison seront destinées au marché ivoirien, tandis que le reste sera envoyé au Mali (8 000 tonnes) et au Burkina Faso (3 000 tonnes), deux membres de l’Alliance des États du Sahel qui se sont rapprochés de la Russie au détriment de l’Occident, au Sénégal, les Grands Moulins de Dakar ont également reçu une cargaison de blé américain en septembre, signe d’une offensive américaine pour contrer l’influence croissante du blé russe dans la région du Sahel. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Russie, l’un des plus grands exportateurs de blé au monde, a intensifié ses livraisons vers l’Afrique. Lors du deuxième sommet Russie-Afrique en juillet 2023, le président Vladimir Poutine s’est engagé à fournir gratuitement 200 000 tonnes de blé à six pays africains, dont le Mali et le Burkina Faso.
Ces promesses ont été concrétisées, Bamako ayant reçu à elle seule au moins 75 000 tonnes. En réponse, les États-Unis ont amorcé un rapprochement avec le Mali et le Burkina Faso à travers des visites officielles visant à rétablir la coopération dans plusieurs domaines. Bien que la quantité de blé américain annoncée reste modeste, elle revêt une forte portée symbolique. L’ambassadrice Davis Ba a vanté la qualité du blé américain, présentant cette cargaison comme une preuve de la solidité des relations entre Washington et l’Afrique de l’Ouest, malgré les droits de douane élevés et la fin des aides au développement annoncée plus tôt cette année par le président Donald Trump.
