Un rapport de l’Association internationale du transport aérien (IATA) indique que le trafic aérien en Afrique connaît une croissance supérieure aux taux mondiaux, mais cette expansion ne se reflète pas sur les profits des compagnies aériennes du continent, qui continuent de faire face à un environnement opérationnel complexe et à des défis structurels les plaçant en bas de l’échelle mondiale en termes de marges. Kamil Al-Awadhi, vice-président de l’IATA pour l’Afrique et le Moyen-Orient, a déclaré que « la demande de voyages aériens en Afrique augmente à un rythme plus rapide que dans de nombreuses régions du monde, mais la rentabilité ne suit pas cette croissance ».
Il a ajouté que les compagnies aériennes africaines ne capturent qu’une petite partie de la valeur économique du secteur, ce qui nécessite de traiter les obstacles freinant la croissance pour que l’expansion du trafic aérien se traduise en une véritable force financière. En effet, les compagnies aériennes africaines opèrent dans l’environnement opérationnel le plus coûteux au monde, avec des prix du carburant élevés, des frais et taxes supérieurs à la moyenne internationale, ainsi que des coûts supplémentaires en maintenance, assurance et capital, sans oublier un taux d’impôt sur les sociétés le plus élevé mondialement. Ces charges s’alourdissent avec une faible connectivité aérienne intra-continentale, puisque les vols directs entre pays africains ne représentent qu’environ 5 % du réseau total.
Les données de l’IATA indiquent également que le manque d’avions et de pièces détachées constitue un obstacle majeur à la croissance du transport aérien en Afrique, la continent étant plus touché que les autres par cette crise, malgré le début des livraisons de nouveaux appareils depuis 2025. Avec un carnet de commandes dépassant 17 000 avions et un âge moyen de la flotte atteignant 15 ans, le coût des blocages dans les chaînes d’approvisionnement dépasse 11 milliards de dollars, incluant des hausses en carburant, maintenance, location de moteurs et stockage de pièces détachées. Pour atténuer ces défis, les compagnies aériennes africaines renforcent leurs capacités en maintenance et réparation, mais elles ont encore besoin du soutien des fabricants et fournisseurs pour construire des installations et des normes répondant aux exigences mondiales de l’industrie.