La dernière tentative d’établir un État civil au Soudan depuis le soulèvement de décembre 2018 a été soumise à de graves actes de violence entre les composantes militaires et civiles, en plus des violences tribales et ethniques qui durent depuis des décennies, cette situation a conduit le pays à la guerre qui a éclaté depuis le 15 avril dernier et a entraîné la mort de 9 000 personnes et le déplacement de 5,6 millions de personnes de leurs foyers dans la capitale Khartoum, dans la région du Darfour et dans d’autres régions touchées par la guerre vers d’autres régions et pays voisins, laissant 25 millions de personnes dans le besoin à l’aide humanitaire, et 19 millions d’enfants ne sont pas scolarisés, selon le Bureau des Nations Unies pour les affaires humanitaires au Soudan (OCHA).
Les violences survenues entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide mettent en lumière la situation politique et sécuritaire fragile révélée après le renversement du régime de l’ancien président Omar el-Béchir, qui resserrait son emprise sur le pays et s’accrochait à pouvoir, entouré d’un système de sécurité complexe, en plus des renseignements généraux, Al-Bashir a créé d’autres secteurs de sécurité, notamment la « Sécurité populaire », la « Réserve centrale » et les « Brigades fantômes », ainsi que des secteurs paramilitaires, à savoir les milices de « Défense populaire » et de « Soutien rapide », qui ont été transformés à partir des « Janjaweed », qu’il a créés pour réprimer la rébellion au Darfour et sa protection. Sa forte implication dans les violences a ensuite conduit le régime à être accusé du génocide qui s’y est produit. Ces héritages sécuritaires ont conduit à l’incapacité de l’État à protéger ses citoyens, mais ils ont également révélé la nature des relations du Soudan avec les pays africains voisins.
Dans son discours devant le sommet saoudo-africain tenu vendredi 10 novembre à Riyad, le commandant de l’armée soudanaise et président du Conseil de souveraineté de transition, le lieutenant-général Abdel Fattah al-Burhan, a blâmé huit pays, affirmant que le commandement de soutien rapide avait utilisé mercenaires d’entre eux, à savoir la Libye, la Syrie et le Yémen, le Soudan du Sud, le Tchad, le Mali, le Niger et l’Afrique centrale.