Les autorités tanzaniennes ont expulsé l’éminente avocate et militante politique kenyane Martha Karua à son arrivée à l’aéroport international Julius Nyerere de la capitale, Dar es Salaam, où elle avait prévu d’assister au procès de l’opposant politique Tundu Lissu. Cette mesure a suscité des critiques de la part des organisations régionales de défense des droits de l’homme et a été considérée comme une violation des droits des personnalités politiques en visite. Karua, qui était auparavant ministre de la Justice du Kenya, est arrivé en Tanzanie le 18 mai pour soutenir Tundu Lissu, chef du parti d’opposition Chadema, qui est détenu pour haute trahison, une accusation passible de la peine de mort en vertu de la loi tanzanienne.
Des sources bien informées ont rapporté que Karwa a été expulsée sans avoir été autorisée à quitter l’aéroport ou à communiquer avec son avocat ou les représentants de la mission diplomatique kenyane, une mesure que les observateurs ont considérée comme une violation des normes internationales relatives au traitement des personnalités politiques et des militants de la société civile en visite. Martha Karua est connue pour sa position ferme en faveur de la démocratie et des droits de l’homme en Afrique de l’Est et a déjà fourni un soutien juridique et politique à plusieurs figures de l’opposition en Ouganda et en Tanzanie, elle a également été l’une des femmes dirigeantes les plus en vue lors des récentes élections présidentielles kenyanes, se présentant à la vice-présidence aux côtés de Raila Odinga.
Tundu Lissu est une figure importante de l’opposition en Tanzanie. Il a survécu à une tentative d’assassinat en 2017, ce qui l’a contraint à quitter le pays pour une période de traitement médical et à choisir de vivre en exil. Lissu est récemment revenu au pays pour reprendre ses activités politiques, mais il s’est retrouvé une fois de plus en désaccord avec les autorités après que lui et son parti ont refusé de signer un « protocole électoral » controversé que l’opposition considère comme une menace au principe du pluralisme politique. Cette évolution intervient dans un contexte de critiques croissantes à l’encontre des restrictions imposées par le gouvernement tanzanien aux libertés politiques et civiles, et d’appels régionaux et internationaux à libérer les opposants politiques et à garantir un environnement électoral libre, équitable et inclusif.
