Politique

La justice tunisienne confisque le droit des avocats à exprimer leurs opinions et les jette en prison

L’équipe de défense de l’avocat tunisien et ancien juge administratif Ahmed Sawab a rapporté jeudi soir que la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Tunis a refusé de libérer son client, qui était détenu en raison de ses déclarations sur l’affaire du « complot contre la sûreté de l’Etat », dans laquelle des peines de prison ont été prononcées contre des accusés, dont des hommes politiques, d’anciens fonctionnaires, des avocats et des hommes d’affaires. Dans un communiqué, la commission a exprimé sa « surprise » face au rejet de la demande de libération de l’avocat Ahmed Sawab, qu’elle a déposée le 6 mai.

Cette décision intervient après que le juge d’instruction du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a émis, le 23 avril, une ordonnance de placement en prison contre lui en attendant une enquête sur des accusations liées à des déclarations qu’il a faites concernant l’affaire de « complot contre la sûreté de l’État ». Les médias locaux ont rapporté, citant une source judiciaire, que l’avocat Sawab fait face à des accusations telles que menace de commettre des crimes terroristes dans le but de forcer une personne à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte, mise en danger de la vie d’une personne protégée et menace de commettre une infraction pénale. Il convient de noter que l’avocat Ahmed Sawab a été arrêté immédiatement après être apparu dans un clip vidéo discutant de l’affaire de « complot contre la sécurité de l’État », dans laquelle des peines de prison allant jusqu’à 66 ans ont été prononcées.

L’arrestation de l’avocat a suscité des réactions opposées de la part de plusieurs organisations et associations tunisiennes, qui ont affirmé, dans un communiqué commun à l’époque, que « ce que subissent M. Ahmed Sawab, ainsi que les membres de l’équipe de défense, hommes et femmes, constitue une forme de vengeance et une tentative systématique d’intimidation des avocats et avocates ». Elle a appelé à « garantir le droit des avocats, hommes et femmes, à exercer leur profession sans sécurité ni harcèlement judiciaire » et à « respecter les garanties d’un procès équitable et l’indépendance judiciaire ».

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