Au moins trois personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées lors des manifestations organisées par l’opposition à Lomé, la capitale du Togo, au cours des deux derniers jours. Des artistes et des influenceurs sur les réseaux sociaux avaient mobilisé la population pour ces manifestations qui ont éclaté récemment contre le régime du président Faure Gnassingbé, arrivé au pouvoir il y a plus de 20 ans à la suite de son père, et qui a récemment modifié la Constitution pour prolonger son mandat. Bien que les autorités aient déclaré ces manifestations illégales et les aient sévèrement réprimées, le nord de la capitale Lomé a été le théâtre de violents affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre, entraînant de nombreux morts et blessés.
Les autorités ont coupé l’électricité dans la capitale dans la nuit de samedi dernier, ont effectué des perquisitions dans les domiciles et ont arrêté des leaders des coordinations des protestations populaires. Des organisations de défense des droits humains et des figures de la société civile ont condamné ce qu’elles qualifient de répression excessive exercée par les autorités contre les manifestants qui revendiquent des libertés, de meilleures conditions de vie et la création d’emplois pour les jeunes au chômage. Emmanuel Sogbadji, coordinateur de la Ligue des droits humains au Togo, a déclaré que la force utilisée pour réprimer les manifestants n’était pas proportionnée à la nature de leurs actions, ajoutant que la répression ne résout aucun problème et pourrait aggraver la situation.
Plus tôt ce mois-ci, les autorités à Lomé avaient arrêté plusieurs manifestants qui étaient descendus dans la rue à l’occasion de l’anniversaire du président Faure Gnassingbé, exigeant son départ et une participation plus large à la gestion des affaires publiques. En mai dernier, la République du Togo est passée à un régime parlementaire, dans le cadre duquel Gnassingbé est devenu président du Conseil des ministres et chef du parti au pouvoir, assumant toutes les fonctions exécutives tout en restant commandant suprême des forces armées, tandis que le poste de président de la République est devenu honorifique.
