Le président érythréen, Issaias Afwerki, a accusé le gouvernement éthiopien d’avoir induit le pays en erreur suite à une lettre envoyée par Addis-Abeba aux Nations Unies, accusant l’Érythrée d’alimenter les conflits dans la région. Dans une interview à la télévision d’État, Afwerki a qualifié cette lettre de « puérile » et de tentative du Parti de la prospérité au pouvoir de dissimuler ce qu’il considère comme des « préparatifs de guerre ». Il a ajouté que les espoirs suscités par l’arrivée au pouvoir du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed se sont rapidement estompés en raison de ce qu’il a qualifié de « politique irresponsable » d’Addis-Abeba envers la région.
Dans le même contexte, Afwerki a considéré la rhétorique de l’Éthiopie à l’égard de son pays comme une déclaration de guerre, malgré ce qu’il a décrit comme la volonté de l’Érythrée de construire des relations bilatérales « solides » avec son voisin. Il a également critiqué les propositions éthiopiennes d’accès à un port maritime, les qualifiant d’« aventure menée par des puissances extérieures ». Il a rappelé que l’Éthiopie avait précédemment proposé de rediriger toutes ses importations vers le port d’Assab, au lieu de celui de Djibouti, proposition rejetée par l’Érythrée par respect des principes de bon voisinage, a-t-il déclaré. Le président érythréen a indiqué que les efforts de l’Éthiopie pour acquérir des ports et des bases navales dans la région du Somaliland et ailleurs s’inscrivaient dans ce qu’il a qualifié de « politiques provocatrices et clivantes », soulignant que ces propositions ne constituaient pas un véritable programme éthiopien, comme il l’a dit.
Afewerki a souligné que son pays ne recherchait pas la confrontation et ne nourrissait pas d’ambitions régionales, mais était prêt à se défendre en cas d’agression.
Il a également mis en garde contre ce qu’il a qualifié de préparatifs éthiopiens visant à lancer une « attaque à grande échelle » par l’achat de drones, de missiles et de chars, appelant le gouvernement éthiopien à se concentrer sur la résolution de ses crises internes plutôt que de « se laisser entraîner dans une guerre futile », comme il l’a décrit.
