Politique

L’opposition guinéenne accuse les autorités de fraude lors du référendum constitutionnel

Les forces de l’opposition en Guinée ont accusé les autorités d’avoir commis des « irrégularités massives » lors du référendum constitutionnel qui s’est tenu dimanche dernier, estimant que ses résultats ouvrent la voie au maintien au pouvoir des dirigeants de la junte militaire à travers les prochaines élections. Le ministère de l’Administration territoriale a annoncé que 89,38 % des électeurs ont voté en faveur de la nouvelle constitution, avec un taux de participation de 86,42 %, un pourcentage largement supérieur au seuil minimum requis pour adopter le texte, cependant, l’opposition a mis en doute ces chiffres, affirmant que des bulletins de vote pré-marqués « Oui » ont été distribués, que des milliers de voix ont été annulées et que des pressions ont été exercées sur des chefs locaux pour voter au nom des citoyens.

Le leader du parti « Bloc libéral », Faya Millimono, a déclaré que « ce n’est pas une constitution qui peut être considérée comme légitime », appelant la communauté internationale à intervenir. La supervision du processus électoral a été confiée à un nouvel organe, la « Direction générale des élections », dont les responsables ont été nommés par le chef de la junte militaire, le général Mamadi Doumbouya quiavait pris le pouvoir en 2021 après avoir renversé le président Alpha Condé, promettant alors de ramener le pays à un régime civil. Cependant, la nouvelle constitution permet aux membres de la junte militaire de se présenter à la présidence, prolonge le mandat présidentiel de 5 à 7 ans, renouvelable deux fois, et instaure un Sénat dont un tiers des membres est nommé par le président.

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Le gouvernement affirme que les résultats du référendum constituent un « mandat de confiance » qui pave la voie au retour d’un gouvernement civil. Le Premier ministre, Amadou Oury Bah, a déclaré que « le vote des Guinéens, qu’il soit pour le oui ou le non, reflète la vitalité de notre démocratie ». Cependant, des organisations de défense des droits humains ont accusé les autorités de réprimer l’opposition et de museler les médias indépendants, soulignant la dissolution de plus de 50 partis politiques et la suspension des activités des trois principaux partis d’opposition quelques semaines avant le référendum.

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