L’agence japonaise d’aide étrangère a annulé une initiative d’échange culturel avec des pays africains, suite à une campagne de désinformation en ligne qui a entraîné une vague de plaintes et des craintes d’une augmentation de l’immigration. L’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) a annoncé jeudi l’annulation du programme « Villes africaines jumelées », une décision qualifiée par les experts comme une illustration de l’impact des fausses informations et des discours populistes sur les politiques migratoires. Bien que le Japon applique certaines des lois sur l’immigration les plus strictes au monde, le pays connaît une montée de l’hostilité envers les étrangers, alors que la diminution de la population active suscite des inquiétudes quant à la viabilité économique future.
Le programme établissait un lien entre quatre villes régionales japonaises et des communautés de quatre pays africains, dans le but de promouvoir la formation et la compréhension culturelle, sans aucun rapport avec les visas ou l’immigration. Cependant, une déclaration erronée du gouvernement nigérian concernant une « catégorie spéciale de visas » a contribué à la propagation de fausses allégations en ligne. Des critiques du Premier ministre Shigeru Ishiba sur les réseaux sociaux l’ont accusé de planifier l’arrivée de « millions d’Africains et de Kurdes » au Japon. Ces allégations se sont largement répandues – avant d’être démenties – avec la contribution du milliardaire américain Elon Musk, propriétaire de la plateforme X, accusé d’utiliser des discours d’extrême droite pour influencer les politiques d’autres pays.
Musk a commenté le programme japonais en déclarant : « Si cela continue, il n’y aura plus de Japon, mais seulement des îles où vivaient autrefois les Japonais ». La colère populaire a conduit les autorités locales à suspendre leurs activités habituelles en raison du volume massif de plaintes. Le président de la JICA, Akihiko Tanaka, a déclaré que les réactions dépassaient la capacité des municipalités participantes à y faire face. Il a ajouté : « Les réactions se sont propagées à cause de malentendus et de confusion… L’initiative des villes africaines sera retirée ».
