La période de dépôt des candidatures pour les élections générales prévues le 28 décembre prochain en République centrafricaine a été clôturée, avec l’enregistrement de neuf candidats à la course présidentielle, dont le président sortant, Faustin-Archange Touadéra, et huit autres concurrents. Parmi les dossiers ayant attiré l’attention figure celui de l’ancien Premier ministre Anicet Georges Dologuélé, dont la candidature a fait l’objet de spéculations ces dernières semaines. La Commission électorale nationale a confirmé la réception de son dossier, après qu’il a renoncé, début septembre, à sa nationalité française pour se conformer à la nouvelle Constitution qui interdit la double nationalité aux candidats à la présidence.
Malgré les critiques le qualifiant de « sans nationalité », Dologuélé s’est montré confiant quant à la validité de son dossier, déclarant : « J’ai fourni tous les documents requis : certificat de nationalité, origines de mes parents, casier judiciaire, certificats médicaux et académiques, et même une preuve de propriété foncière. C’est ma troisième candidature, et jamais mon dossier n’a présenté de faille ». Il a ajouté, défiant ses détracteurs : « Il y a cinq ans, j’étais candidat tout en ayant la nationalité française, et personne n’a remis en question mon patriotisme. Aujourd’hui, après y avoir renoncé, ils veulent faire de moi le premier apatride de l’histoire du pays ». Dologuélé a déposé sa candidature par l’intermédiaire d’une délégation de son parti, l’Union pour la Renaissance centrafricaine, dans une mise en scène symbolique sous une pluie battante à Bangui, tandis qu’il a lui-même boycotté la cérémonie de dépôt.
Ces développements interviennent dans un contexte politique tendu, alors que des forces de l’opposition ont annoncé leur boycott du scrutin, accusant les autorités de restreindre les libertés politiques. Selon l’Autorité nationale des élections, neuf candidatures ont été enregistrées à la clôture du dépôt des dossiers. Le Conseil constitutionnel devra, dans les semaines à venir, statuer sur l’éligibilité des candidatures, y compris celle, controversée, de Dologuélé. Ainsi, la République centrafricaine entre dans une nouvelle phase d’une campagne électorale qui s’annonce marquée par des tensions vives, dans un climat de division politique et de controverses juridiques autour des conditions de candidature.
