Le Service kenyan de la faune (Kenya Wildlife Service, KWS) a rejeté les allégations selon lesquelles un nouveau lodge de luxe Ritz-Carlton bloquerait un corridor de migration des gnous entre la réserve kenyane du Maasai Mara et le Parc national du Serengeti en Tanzanie. Un militant kenyan avait déposé une plainte en août devant la justice pour tenter d’empêcher l’ouverture de l’hôtel, dont les tarifs débutent à 3 500 dollars la nuit par personne. Bien que l’hôtel ait été autorisé à ouvrir, le procès est toujours en cours. L’affaire a déclenché un vif débat au Kenya, pays très dépendant du tourisme, sur la répartition des bénéfices de cette industrie.
Dans un communiqué publié jeudi sur son compte X officiel, le KWS a affirmé que les données de suivi montrent que la propriété du Ritz-Carlton « ne se situe pas dans, n’obstrue pas et n’interfère pas avec les corridors de migration des gnous ». « Les gnous en migration utilisent toute la largeur de la frontière kenyo-tanzanienne à l’intérieur de la réserve (environ 68 km), sans itinéraire ou corridor spécifique préféré », a-t-il précisé. Marriott International (MAR.O), propriétaire de la marque Ritz-Carlton, a indiqué que le promoteur local, Lazizi Mara Limited, avait obtenu toutes les autorisations nécessaires pour l’hôtel. Lazizi a affirmé qu’une étude d’impact environnemental avait établi que le site n’était pas un point de passage pour la faune.
Cet hôtel n’est que le dernier point de tension dans un conflit plus large concernant l’industrie du tourisme de faune en Afrique de l’Est.
Au Kenya, les populations locales dénoncent ce qu’elles considèrent comme des accaparements de terres par des investisseurs fortunés. En Tanzanie, des manifestations contre l’expulsion de dizaines de milliers de Maasaï pour faire place à des lodges de chasse ont donné lieu à des affrontements meurtriers avec la police. Selon une recherche de l’Université de Manchester publiée en août, les efforts de certains pays africains pour attirer un tourisme de luxe n’ont généré que des bénéfices limités pour les communautés locales et ont même accentué les inégalités.
