Des responsables de la présidence française ont indiqué que la France avait apporté un soutien en renseignement et logistique au Bénin afin d’aider à déjouer la tentative de coup d’État qui a eu lieu dimanche dans cette ancienne colonie française. Le président béninois, Patrice Talon, a déclaré dimanche que son gouvernement et ses forces armées avaient déjoué une tentative d’un groupe de militaires rebelles de le renverser, promettant de les punir. Des responsables français ont indiqué qu’ils avaient également échangé des renseignements avec le Nigeria, qui a envoyé des avions de combat et des troupes terrestres chez son plus petit voisin à la demande du Bénin.
Ce trouble constitue la dernière menace contre la gouvernance démocratique dans la région, où les armées ont pris le pouvoir ces dernières années au Niger et au Burkina Faso, voisins du Bénin, ainsi qu’au Mali, en Guinée, et tout récemment le mois dernier en Guinée-Bissau. Un conseiller présidentiel français a déclaré aux journalistes : « La France a apporté un soutien aux forces béninoises dans les domaines de la surveillance, du renseignement et de l’appui logistique », il a ajouté, en référence à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) : « Cet appui s’inscrit dans le cadre des efforts régionaux menés par la CEDEAO ». Les responsables français se sont refusés à donner davantage de détails. Le bureau du président français Emmanuel Macron a indiqué que celui-ci avait eu des entretiens téléphoniques avec les présidents du Nigeria et du Bénin au cours du week-end.
Après s’être retirée de la plupart de ses zones d’influence anciennes en Afrique de l’Ouest ces dernières années à la suite de coups d’État dans plusieurs pays, la France est restée discrète, préférant soutenir les gouvernements locaux plutôt que d’intervenir directement comme elle l’avait fait pendant la majeure partie des décennies post-coloniales. Le nord du Bénin a été la cible d’attaques répétées, notamment de grandes offensives en janvier et avril qui ont fait des dizaines de morts parmi les militaires. Les auteurs du coup d’État ont justifié leur tentative par l’insécurité dans le nord.