Les États-Unis ont accusé le Rwanda d’attiser l’instabilité et la guerre, alors que le mouvement rebelle M23, soutenu par le Rwanda, progresse dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette avancée menace de compromettre les efforts du président américain Donald Trump pour servir de médiateur en faveur de la paix dans la région. L’ambassadeur des États-Unis auprès des Nations unies, Mike Waltz, a déclaré devant le Conseil de sécurité de l’ONU : « Le Rwanda conduit la région vers davantage d’instabilité et de guerre. Nous utiliserons tous les outils à notre disposition pour tenir responsables ceux qui entravent la paix ».
L’avancée des rebelles rapproche le conflit des frontières du Burundi voisin, dont les forces sont présentes dans l’est de la RDC depuis des années, ce qui accroît les craintes d’une extension du conflit régional, qui a déjà causé des milliers de morts et le déplacement de centaines de milliers de personnes depuis janvier. L’ambassadeur du Burundi auprès des Nations unies, Zéphérin Maniratanga, a déclaré devant le Conseil de sécurité : « Soyons clairs : il y a des limites à la retenue. Si ces attaques irresponsables se poursuivent, il sera extrêmement difficile d’éviter une escalade directe entre nos deux pays ». De son côté, l’ambassadeur du Rwanda auprès des Nations unies, Martin Ngoga, a accusé le Burundi d’avoir attaqué le territoire rwandais et a affirmé : « Le Rwanda ne fait pas la guerre au Burundi et n’a aucune intention de le faire ».
Il a également accusé la République démocratique du Congo de violer le cessez-le-feu et a réaffirmé l’engagement total du Rwanda à respecter ses obligations au titre de l’accord de paix conclu à Washington. La ministre des Affaires étrangères de la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner, a appelé le Conseil de sécurité à tenir le Rwanda responsable, « Nous sommes arrivés à un moment de vérité : soit la communauté internationale accepte ce défi ouvert, en particulier de la part du Rwanda, soit ce Conseil assume ses responsabilités. L’impunité a trop duré », a-t-elle déclaré au Conseil. Le mouvement M23 affirme qu’il combat pour protéger les communautés tutsies dans l’est de la RDC.
